A ma mère
Je l'imagine bienheureuse
penchée sur ma couche
Son visage radieux un beau sourire sur sa bouche.
Apparition d'une vie inoubliable pour ces deux enfants
Moi âgé d'un jour et ma mère à peine dix
sept ans.
Mille neuf cent trente huit en cette période troublée
Caractérisée par toute sa tendresse redoublée.
Permanente tristesse émanent de ses prunelles
Avec parfois, une éclaircie la rendant plus belle.
Années à oublier, puis surgissent d'autres déboires
Tant de malheurs en si peu de temps à ne pas y croire.
Ses parents son jeune frère nous quittent pour d'autres cieux
La majorité des autres enfants ne vivent pas vieux.
Beaucoup d'acharnements anéantissent cette mère
Rongée et meurtrie, elle s'épuise sur cette terre.
Jour après jour rapidement elle cesse de lutter
La maladie inexorablement va la culbuter.
Triste réalité pour moi qui découvre ce monde
Courageuse résistante, mais presque moribonde
Elle lutte journellement pour conserver cette vie
Profitant de chaque heure torturée parfois ravie.
Quel tragique destin qui l'emporte prématurément
Laissant mon frère et moi désemparés assurément.
Que d'événements forts toujours présents dans
mes pensées
Perturbant quelquefois momentanément les plus sensés.
Maurice Adam