"La petite Astarté" - poème de Jocelyne Sanagustin
Nouvelle page mise sur le site le 13 avril 2011

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Un jour au catéchisme, en 1959, la dame qui s’occupait de nous m’a demandé de raconter une histoire aux plus petits pour les faire patienter, en attendant que l’on vienne les chercher. Les enfants lui ont ensuite dit qu’ils n’avaient jamais entendu d’histoire aussi belle. La dame m’a conseillé de l’écrire pour ne pas l’oublier mais c’était déjà fait, car je l’avais inventée au fur et a mesure que je la racontais.
Aussi depuis quelques jours j’essaie de me la rappeler et de l’écrire, pensant ainsi que les petits qui l'on entendue, maintenant devenus grands, s’en souviendront un jour venu.
Je la mettrai sur le site, dans le "coin des poètes" à chaque fois que j’en écrirai des chapitres ou poèmes, et vous remercie de m’avoir écoutée et maintenant lue.

2ème partie

Un jour son père lui dit : "Astarté veux-tu m’aider à sauver le monde ?"
- volontiers, que dois-je faire ?
"Je te le dirai le moment venu"
Alors heureuse de pouvoir l’aider, assise par terre, elle écrit un poème à la gloire de son père, décrivant la beauté du jardin et du paysage du lieu ou elle habite.
«Il est temps de partir, Astarté. Il faut que tu recherches celui qui s’attarde sur terre, afin qu’il nous aide à sauver l’humanité. Il n’a pu remonter, car son vrai nom a été effacé de toutes les données et ainsi oublié.»
- mais comment vais je faire si personne ne le connaît ?
"Toi seule peut le retrouver, car son nom est gravé dans ton cœur, même si ta mémoire l’a oublié. Quand tu le reconnaîtras tu pourras le nommer. Je vais t’envoyer par le couloir du temps, dans des mondes ou des personnes bien intentionnées, t’aideront a te souvenir.
Va, cours, vole, le temps presse. Ne te retourne pas, à te laisser distraire à des futilités."

Alors Astarté vole, vole de toute la force de ses ailes.
Elle arrive dans un monde où tout est calme, paisible. En compagnie de sa soeur, elle dévale la pente d’un pré, foulant l’herbe tendre et haute. Au fond du vallon coule un petit ruisseau, bordé de peupliers. Dans un coin une petite maison attire son attention. Les volets clos,l e bois de la porte abîméet le verrou rouillé, tout dit qu'elle est inhabitée.
«"Viens ,entrons."
- Non ,j’ai peur,il y a peut-être un fantôme, répond sa sœur
"Que tu es bête, les fantômes n’existent que dans ton imagination." dit Astarté à celle-ci qui se sauve. Elle se baisse, soulève une pierre qui révèle une clé ; entre dans le petit logis.
Rien ne semble avoir bougé .On dirait que les propriétaires sont toujours là, même si la poussière et les toiles d’araignées disent le contraire. Les meubles sont simples mais de bon goût. Sur la table, de la vaisselle, un petit bol en bois, font penser que les gens avaient dû être heureux ici. Ils devaient être cultivés, car dans un coin de la pièce des livres sont entassés .Astarté qui adore lire ne se laisse pas tenter par la curiosité pour respecter la mémoire de ceux qui les lisaient.
- A qui est cette maison ? demande t-elle à son père qui arrive.
"Le propriétaire est parti sans laisser d’adresse. Les gens d’ici ne souviennent plus de son nom et je ne peux donc le prévenir que sa maison s’abîme. Je vais la faire restaurer par Pierre et Joseph, au cas où quelqu'un se souviendrait de lui."

Puis, Astarté s’envole vers un deuxième monde
Elle arrive dans un village et reconnaît la petite maison restaurée avec un joli jardin fleuri. Tout autour, des maisons ont été construites ainsi que des commerces et des ateliers d’artisans. Les gens ont l’air heureux et vaquent à leurs occupations. Les enfants jouent dans les rues propres, sans qu’on les surveille de près, car on sait que rien de fâcheux ne peut leur arriver. Des grappes de glycines s’échappent des jardins et embaument l’air.
La porte de la petite maison est fermée mais les volets sont entrouverts, et doivent laisser passer la lumière. Des personnes sont peut-être en train de se reposer, ne faisons pas de bruit, de peur de les réveiller, se dit Astarté, au moment où son père la rejoint.
- A qui est cette maison ? lui demande t-elle.
"C’est une bien triste histoire La dame était malheureuse et pour ne plus souffrir a perdu la mémoire. Le mari, de voir que sa femme ne se souvient plus de lui, de chagrin est parti .Il attend qu’elle guérisse pour revenir. Il sait qu’elle est entre de bonnes mains. On la soigne ici avec tendresse, affection. Sa famille, ses amis, tout le monde est aux petits soins pour elle. Les gens s’occupent de leur maison à tour de rôle."
- Comment s’appelle la dame ? questionne t-elle
"Astarté."
- Oh ! comme moi ! Je souhaite que la dame guérisse, que le mari revienne, et qu’ils soient à nouveau heureux ici, dit-elle,en s’envolant

Dans le troisième monde, Astarté se promène au bras de son père, dans une petite ville. C’est midi, de bonnes odeurs de repas s’échappent des cuisines par les fenêtres ouvertes. Les gens les saluent en les croisant, des enfants reviennent de l’école en chantant.
Astarté est heureuse et fait des projets d’avenir.
- Père, j’aimerais bien habiter ici quand je me marierai, je pourrais en attendant acheter une maison et commencer à l’aménager. Regarde cette maison comme elle est jolie avec son petit jardin fleuri, c’est tout à fait ce que je cherche. Crois-tu qu’elle est à vendre ?
"Non, il parait que les propriétaires sont en villégiature, la dame est en cure ; en attendant, les employés de la mairie s’occupent de la maison et du jardin.

Et puis, enfin, Astarté’arrive dans un monde qui s’appelle la Terre.
Il y a beaucoup de gens, les maisons sont hautes, ce sont des immeubles. Des voitures, des usines polluent l’air qui était si pur. Les gens courent dans tous les sens, le travail, les loisirs. Ils pensent de plus en plus aux biens matériels, à s’enrichir, à s’amuser, qu’ils en oublient l’essentiel et ne voient pas le danger qui les menace. Astarté grandit, se laisse distraire.
Puis un jour, elle se souvient de ce qu’elle est venue faire sur cette terre. Son père l’a envoyée retrouver celui qui peut sauver l’humanité, et ainsi le nommer par son vrai nom.
Alors Astarté vole, vole, mais elle est fatiguée par toutes les épreuves qu’elle a endurées, son aile droite est blessée. Heureusement, son père lui a donné un remède pour soigner son bras au cas où il casserait.
Elle arrive au dessus d’un bois de pins, et là enfin, elle voit celui qu’elle est venue chercher. Il se tient dans un recoin sombre derrière un rocher, l’air triste. Il a une aile cassée et l’autre est repliée dans son dos.

- "Sila ! Sila !" crie t-elle.
- C’est a moi que vous parlez ? je ne vous connais pas, dit -il en levant la tête.
" C’est moi, Astarté, ta sœur bien aimée, Père m’envoie te chercher pour que tu nous aides à sauver l’humanité qui est en grand danger. Tu n’as pu remonter car ton nom a été effacé de toutes les données, moi seule le connais car je l’ai toujours gardé gravé au fond de mon cœur. Toute ta famille t’attend pour te réconforter. Quand tu es parti, tu m’as dit que tu m’aimais pour l’éternité .Tu m’as donné un anneau de fer, me disant de le garder et qu’ainsi en le voyant je te reconnaîtrai.. Je sais, j’ai bien tardé, mais regarde, j’ai ton anneau autour du cou.
Je préfère un anneau de fer, à celui d’or et de pierres
Je préfère la maison d’un charpentier, à celle d’un rentier
Je préfère être libre de voler, que d’être enfermée dans une prison dorée."
A ces mots, Sila se met à pleurer et reconnaît Astarté Il se souvient de tous ceux qu’il aimait
- Mais comment remonter, tu as une aile blessée, et la mienne est cassée, lui dit-il.
"Il te reste une aile, mais tu ne le sais pas. En nous unissant, nous en aurons deux" lui répond sa sœur. Père m’a donné un remède qui va te soigner. Ils s’envolent vers la lumière. Arrivés au dessus des arbres, Astarté lui dit :

Jésus ! Enfin ,Sila nous sommes sauvés…………….

Jocelyne Sanagustin

(à suivre...)
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