"AUMALE est
fondée "
Article de l'Echo d'Alger du 3 avril 194è Nouvelle page mise en ligne le 25 août 2019 |
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k. Aumale (hôt : Grossat, 25 ch. de 3 à 5 fr.,
repas 4 fr., pens. 12 fr. 50, gar. : Raveu. - Garage et location
d'autos : Postarero, esplanade d'Isly) l'Auzia des Romains,
le Sour-Rozlane (rempart des gazelles ou rempart de Rozlane, nom
d'un personnage légendaire) des Arabes, petite ville de 3.700 hab.,
dont 1.300 europ., située à 880, au N. du Djebel Dira. - La
comm. mixte d'Aumale a près de 45.000 hab. sur 178.000 hect. Histoire. - Auzia fut, dans les deux premiers siècles de notre ère, occupée par une forte garnison romaine. Une ville importante s'y développa, ville qui eut rang de municipe puis de colonie. On a découvert sur son emplacement un grand nombre d'inscriptions latines ; celles que l'on n'a pas détruites se trouvent auj. au Musée, récemment installé dans un ancien bâtiment militaire ; mais il ne reste plus rien de la ville antique. - Les Turcs élevèrent, en ce point, un fort dans lequel ils entretinrent une garnison. Nous y établîmes, en 1846, un poste permanent, qui prit le nom d'Aumale, et fut le noyau du centre actuel, qui a gardé une certaine importance militaire (vastes casernes et hôpital). Aumale n'est qu'une longue rue d'env. 1.000 m., coupée d'un jardin public. Rien de curieux n'y est à signaler. - Marché le dimanche. - La région qui s'étend en contre-bas et au N. d'Aumale (plateau des Arib) est fertile et propre aussi bien à la culture des céréales qu'à l'élevage ; les chevaux barbes du territoire d'Aumale sont justement réputés. (Les Guides Bleus "Algérie et Tunisie", 1916) |
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A l'ombre dun fortin turc une colonne harassée sarrête... AUMALE est fondée L'Automne de 1846
sachève. Sur la piste défoncée qui, après
avoir franchi 1e col des Deux-Bassins, s'enfonce vers le Sud, une petite
colonne chemine... . Les civils chez
les militaires Le
poste, baptisé du nom du quatrième fils de Louis-Philippe,
prit la succession du fortin turc. Éternel recommencement de lhistoire!
Ce dernier n'avait fait que succéder lui-même à la
ville romaine d'Auzia qui, au III° siècle, protégeait
déjà le Tell contre les La situation devint
dailleurs bientôt tragique car, devant les progrès
de la pacification, le commandement décida de diminuer leffectif
de la garnison, supprimant ainsi pour beaucoup d'habitants la source de
leurs revenus. Les bons éléments restèrent tandis
que ceux qui trouvaient, selon lexpression de nos paysans, "la
terre trop basse", allaient chercher ailleurs fortune. De véritables
cultivateurs venus de la métropole ou des vieux centres d'Algérie
les remplacèrent très vite. En 1853 la population sélevait
à 1.052 habitants. La pétition de 1855 Mais les promesses
restèrent promesses. Aussi, le 27 février 1855, les colons
dAumale adressèrent-ils une pétition énergique
au comte Randon, gouverneur général de lAlgérie.
il faudrait pouvoir la citer en entier. Comme un leitmotiv, la plainte
éternelle des paysans reparaît : "Confiez-nous ces terres
incultes, nous les féconderons de nos bras !". Ils s'étonnent
également de la lenteur mise à régulariser leur situation
: "Depuis cinq ans, quelquefois plus, nous travaillons notre lopin,
sans savoir si nous en resterons propriétaires". Ils demandent,
enfin, que les pouvoirs publics ne les abandonnent pas totalement : qu'on
leur trace au moins une route qui les reliera au reste du monde et facilitera
l'écoulement de leurs récoltes ! SALLUSTE. |