AIN BESSEM : La Route des Eaux Chaudes
Dernière mise à jour le 15 février 2019
Retour
"Relativement près d'Aumale, mais dans le territoire d'Ain-Bessem existent des sources thermales fameuses connues du temps des Romains, au lieu dit aujourd'hui "les eaux chaudes", dans la forêt de Ksenna Les sources au nombre de deux sont très proches l'une de l'autre : l'une tombe en cascade d'un rocher formant une douche naturelle à laquelle l'autre sortant plus bas semble avoir creusé sa baignoire. Toutes deux sont très chaudes et sulfureuses, très fréquentées par les indigènes ; elles le seraient davantage par les européens, si les communications et les possibilités de logement étaient plus commodes. La commune mixte d'Ain-Bessem y a construit quelques abris et installé un gardien. Les chemins qui y accèdent appartiennent d'une part à la commune mixte d'Ain-Bessem et de l'autre aux communes d'Aumale et de Bouira.

Aux environs : La fontaine du docteur ; La forêt du Ksenna (Pin d’Alep) à 12 kilomètres est d’Aumale ; à environ 30 kilomètres dans cette forêt, se trouve une source d’eau sulfureuse dont la température dépasse 80°. Cette eau sulfureuse possède des propriétés curatrices remarquables. Elle peut rivaliser avec les eaux de Barèges ; chaque jeudi une grande quantité d’Arabes y vont prendre les eaux.

Annuaire général de l'Algérie - Année 1880, page 200


Le lieu dit "Les Eaux Chaudes" d'Aumale - Ain Bessem est localisé sur cette carte sous le nom d'Hammam Ksenna. La route des Eaux Chaudes, faisant suite à la rue des Eaux Chaudes, part d'Ain Bessem vers le sud-est, croise la D127 au niveau de "La Baraque" (El Harichia) et se continue vers l'est pour arriver aux Eaux Chaudes après le passage d'un gué sur l'Oued Zaïane

Extrait de "Les sources thermominérales de l'Algérie"
Documents Algériens, serie sociale : santé publique, n° 33, 15 décembre 1950
transmis par Bernard Venis

------Les eaux de Hammam Ksenna s'apparentent étroitement à celles de Hammam El Biban, assez mal situées au point de vue de la clientèle éventuelle. De plus le débit de ces dernières est beaucoup moins important et leur thermalité est trop élevée (80°). Elles sont utilisées actuellement après un refroidissement partiel dans un bassin non couvert. Pendant ce laps de temps l'élément sulfuré libre se dégage dans l'atmosphère en partie ou en totalité ou bien se précipite à l'état de soufre. En outre ces eaux très salées détériorent rapidement les installations sanitaires.
------Le Hammam Ksenna est situé à environ 160 km d'Alger dans la commune d'Aïn-Bessem. Le captage exécuté par le Service des Recherches Minières en 1945-1946. a réuni les émergences dites : Ain Djerad, Ain et Kébir et Ain Echin en un débit de l'ordre de 3.000 litres/minute à une température de 62° ; mesurés le 1er mars 1949. L'eau est peu radioactive 0.45 millimicrocuries. par contre sa teneur en hydrogène sulfuré libre ou partiellement combiné est importante (15,50 mgr de H2S p. litre). Hammam Ksenna pourrait donc devenir la Station du Soufre en Algérie.
------Ce métalloïde considéré comme ion accessoire, puisqu'il forme en quelque sorte un "assaisonnement", donne à l'eau des propriétés particulières.
------Le problème de l'importance physiologique du soufre a retenu, ces dernières années, l'attention de nombreux chercheurs. Les résultats de leurs travaux ont fait l'objet du premier Congrès International du Soufre, tenu au mois de septembre 1948 à Cauterets (Hautes-Pyrénées) sous la présidence de M. le Professeur Loeper. Les travaux dirigés par M. le Professeur Polonowski et M. le Doyen Giraud ont démontré les divers rôles du soufre dans l'ensemble des phénomènes vitaux, en raison de ses nombreuses affinités.
------Le soufre fait, en effet, partie intégrante de la molécule vivante, au même titre que l'oxygène, l'hydrogène, l'azote et le carbone. Peut-être même est-il le corps le plus important de la cellule car il est indispensable à la vie et au développement des tissus.
------Le rôle de construction du soufre ne résume pourtant pas à lui seul toute son activité. Il apparaît aussi comme "l'agent le plus actif des combustions organiques".
------Au rôle de construction et d'entretien du soufre dans l'organisme s'ajoute enfin un rôle de défense.
------L'hydrogène sulfuré possède un pouvoir antiseptique et bactéricide.
------Quoi qu'il en soit, dans le traitement hydrominéral - ou bien le soufre arrive dans l'organisme sous la forme d'hydrogène sulfuré. C'est le cas pour la plupart des eaux thermales d'Algérie, eaux très instables expliquant par ce caractère même, leur grande activité thérapeutique - ou bien il est absorbé par la peau et les muqueuses sous forme de soufre colloïdal de soufre à l'état naissant. Il se transforme alors rapidement en soufre assimilable.

"Le patrimoine thermal en Algérie"
Extrait du blog d'Aissa Adjouj (26 mai 2012)

La source thermale de Ksana:
La source de Hammam Ksana est située dans le prolongement ouest de la chaîne marno-calcaire des Bibans. Sa minéralisation est essentiellement sulfurée sodique à faible teneur en gaz sulfureux. Son débit est de 8 litres/seconde et sa température de 64° C.
Localisée à moins de 30 mn de route des villes de Bouira, Sour El Ghozlane et Ain Bessem, la source thermale de Hammam Ksana fait l’objet de nombreux témoignages sur ses vertus thérapeutiques et sa fréquentation depuis les temps les plus reculés.
Les dernières manifestations d’intérêt consignées à son sujet ont débuté en 1946 par les actions suivantes :
• Réalisation d’une infrastructure de mobilisation par chambre de captage et galerie à travers la falaise de Kef El Ghoraba sur la rive gauche de Oued Ksana,
• Délimitation d’une assiette foncière de 18 hectares et son affectation au profit de la réserve communale en vue de son exploitation dans l’activité des bains et des occupations liées,
• Réalisation d’une étude de viabilité pour une station thermale dans le cadre du programme du « tourisme de masse » mis en œuvre dans les années 70 – 80. Exécutée à l’initiative du Ministère du Tourisme, cette étude n’a pas été suivie d’effet,
• Réalisation par la commune d’El Hachimia d’infrastructures sommaires de bains collectifs et d’hébergement exploitées par la formule de la concession,
• Réalisation de la structure "Grand public" du Complexe de Thermalisme et de Détente de Hammam Ksana.
Dans le préambule rédigé en accompagnement du projet de réalisation du Complexe de Thermalisme et de Détente de Hammam Ksana soumis à l’appréciation des autorités publiques en 2002, nous avons écrit :
«Avec son importante émergence hydrothermale aux vertus thérapeutiques prouvées, la région de Hammam Ksana offre l’une des premières opportunités touristiques de la wilaya de Bouira car réunissant des atouts nombreux et différents. Connue en effet et largement appréciée pour ses qualités soignantes au delà même de la région centre du pays, la source de Hammam Ksana n’a pas, à ce jour, bénéficié d’une attention à la mesure de son potentiel et de son importance prospective. Localisée en zone forestière franche et relativement éloignée de tout centre d’activité industrielle ou agricole, cette région ne peut prétendre à une quelconque émancipation économique et sociale isolée du potentiel naturel en place constitué de la source et de son environnement spatial. L’effort de l’Etat traduit par la réalisation d’une route asphaltée et de structures socio-éducatives reste inefficient en regard de l’absence de moyens de subsistance capables d’enraciner une population réduite au seul choix de l’exode».
«Richesse naturelle d’intérêt évident, la source thermale de Hammam Ksana constitue, de par sa localisation et ses particularités de débit, température et composition, un patrimoine à même de favoriser l’émergence d’un pôle d’activité multidisciplinaire à impact certain sur les plans de l’intérêt général et du développement local. Aujourd’hui, un seul agent, des équipements sommaires et un service des plus simples constituent les seuls attraits mis en place par la collectivité locale, propriétaire et exploitant, par locataire interposé, des structures existantes. En désaccord également total avec les règles en vigueur sur les établissements recevant du public, les lieux présentent divers dangers pour la sécurité et la santé des usagers. Cette situation s’est traduite par un taux de fréquentation dérisoire et par voie de conséquence, d’énormes manques à gagner sur les chapitres du développement économique et social de la région».
Ce texte a été repris et publié dans plusieurs titres de la presse écrite sans pour autant déclencher les initiatives espérées des autorités en charge du développement local. Hormis des opérations de ravalement et la réalisation de quelques infrastructures de base, aucune approche sérieuse en vue de doter la région des instruments nécessaires à l’amorce d’une véritable promotion n’a été envisagée à ce jour. Sur certains chapitres, le constat établi en 2002 s’avère bien meilleur que celui d’aujourd’hui. Qu’en en juge :• les dégâts importants occasionnés par les inondations du mois de juin 2010 n’ont déclenché aucune mesure de reconstruction ou de confortement. Voici l’état des lieux pour ce chapitre :
• l’école entièrement emportée n’a pas été reconstruite,
• des habitations privées largement sinistrées maintenues en l’état,
• les dégâts importants constatés sur toute la partie inondée de la route ne sont pas réparés,
• les dépôts alluvionnaires déposés dans le lit et sur les berges de Oued Ksana en amont de la confluence de Oued Ghmara entravent dangereusement l’écoulement des eaux.
• 5 carrières pour la production d’agrégats sont en activité le long de la route menant à Hammam Ksana. Le rejet des poussières dans l’atmosphère et le trafic important des véhicules de gros tonnages provoquent des effets désastreux sur l’environnement et la sécurité des usagers de la route.
• Les patrimoines forestier et faunesque sérieusement endommagés par les incendies et les atteintes à l’environnement ne font l’objet d’aucune mesure de préservation ou de réhabilitation par les autorités et leurs services concernés
Le complexe de Thermalisme et de Détente de Hammam Ksana :
Initié en 2002 dans le cadre des dispositions sur l’investissement privé, le projet de Complexe de Thermalisme et de Détente de Hammam Ksana se définit à travers les structures nécessaires à ses trois missions identifiées en accord avec la demande en prestations et services reconnues à ce genre d’activité.
Les structures physiques projetées du Complexe de Thermalisme et de Détente de Hammam Ksana devaient réunir trois unités principales aux fins d’honorer les missions touristique, médicale et culturelle assignées conformément à la demande et au potentiel présent. Pour se faire, les unités envisagées sont :
• L’unité grand public : cette unité est destinée à satisfaire la demande traditionnelle en bains, hébergement et restauration de type économique. Elle se compose de :
• 1 salle de réception principale,
• 1 salle de réception Femmes,
• 1 salle de réception Hommes,
• 84 salles de bains individuels,
• 2 salles pour bains de vapeur collectifs,
• 2 salles de massage,
• 2 salles de relaxation,
• 1 structure de restauration légère,
• 17 studios d’hébergement de type économique,