ETUDE HISTORIQUE
SUR LA VILLE D'AUMALE - Période Romaine
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PERIODE ROMAINE
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Ferme
Savès, sud d'Aumale. Bloc calcaire maçonné dans un mur faisant face au sud, hauteur totale de la pierre 0 m 52, de l'inscription 0 m 26, largeur de la pierre 0 m 42, de l'inscription 0 m 20, hauteur des lettres 0 m 07 :
Cinq sarcophages en pierre calcaire, trouvés dans la propriété, assemblés pour l'usage d'un abreuvoir, et mesurant ensemble 8 m 91. Le deuxième porte en lettres gravées de 0 m 07 de haut, un nom propre RESTUTI. Au nord-ouest de la porte d'Alger, dans le rocher faisant face et près de la rivière on aperçoit taillé dans le roc, un bas relief représentant le buste d'une guerrière cuirassée, tenant une lance à la main droite, à gauche, la dédicace suivante :
Grande inscription dont la partie gauche a été mutilée et transportée dans le Square, porte principale en entrant à droite :
(d'autres auteurs
présentent ainsi les dernières lignes) Musée :
Ne voulant pas fatiguer le lecteur par une trop longue énumération de ces trouvailles, ainsi que des inscriptions, je me bornerai de citer quelques-unes. En ville, dans les caves de la maison Dreyfus, existe une citerne maçonnée et enduite de cinq mètres de profondeur sur trois de large environ, en parfait état de conservation, ayant les formes d'une immense dame Jeanne. En 1881, pendant la construction de l'immeuble où est installée la commune mixte, un puits d'une quinzaine de mètres de profondeur et d'un diamètre de deux environ a été découvert maçonné et en partait état dans un des bastions de l'enceinte romaine. En le déblayant quelques poteries et monnaies ont été découvertes, une source abondante l'alimente actuellement. Pierre faisant palier au balcon de droite de l'immeuble de la commune mixte d'Aumale, et trouvée non loin de la construction en mars 1881. Longueur 1 m 70, largeur 0 m 80, épaisseur 0 m 25. Très belle inscription entourée d'une double guirlande de fleurs et d'ornements sur le pourtour de l'épaisseur, court une décoration faite de feuilles d'acanthe :
Sur le palier de gauche, même immeuble, une pierre de mêmes dimensions, ornée des mêmes guirlandes, porte une dédicace composée de trois lignes, hauteur des lettres 0 m 12 :
Les deux belles inscriptions décrites plus haut et qui forment chacune un balcon de l'immeuble ont été également trouvées là. Pendant la construction de l'hôtel Grossat, rue de l'hôpital, une mosaïque de plusieurs mètres carrés, faite de losanges et de rosaces d'un beau dessin et dont une partie est au Musée, a été trouvée sous la rue. Au dehors, les vestiges sont nombreux. Au nord-ouest d'Aumale, ferme Marin, et à environ trois kilomètres sur le sommet du Englib-El-Rabah (altitude 900 mètres), existe un pressoir à huile en parfait état, fait de trois pièces taillées dans le roc calcaire : 1°) le bassin, d'un seul bloc, long de 2 m 70, large de 1 m 10, profond de 0 m 72 ; épaisseur des parois 0 m 18. 2°) Au-dessus de ce bassin et communiquant avec ce premier par une rainure circulaire de 0 m 03 de profondeur, existe une pierre plate de 2 m 02 sur 2 m 30 d'une seule pièce. 3°) Sur le côté sud-est de ce bassin, se trouve une seconde pierre plate carrée de 1 m 80 (le pressoir) dans laquelle se trouve une rainure circulaire de 0 m 08 de profondeur. Elle a dû être jetée de côté par un tremblement de terre. Sur les montagnes de la même propriété, à deux endroits différents, au lieu dit Chebet El Basbas, j'ai relevé l'emplacement de deux petits postes circulaires de 5 à 6 mètres de diamètre complètement en ruines. Plus loin, quelques restes d'un moulin à huile ainsi que des vestiges d'habitations qui étaient venues se mettre à l'abri de ces petits postes. Au sud-ouest, ferme Salvignol, on aperçoit les restes d'une conduite romaine : à la limite de cette propriété et de celle de M. Bentil au Djebel Kerbouba sur un bloc plat de 2 m 50 de diamètre, on aperçoit un tracé circulaire de 1 m 70 de diamètre, creusé seulement d'un côté et de 40 centimètres de fond. Sur le flanc est un trou de 0 m 08 de diamètre, fait pour recevoir la vidange de ce futur pressoir. En arrivant à l'endroit dit la Cascade, à trente mètres environ de la chute d'eau, sur le côté est au bord du ravin se trouve une masse de pierre calcaire d'un seul bloc, d'un diamètre de quatre mètres environ et d'une hauteur de 1 m 50. Cette masse a été aplanie à l'aiguille : au centre, reste encore une partie triangulaire de un mètre de côté, inachevée ; l'ensemble devait servir comme moulin à huile. Comme celui signalé plus haut, il a été abandonné pour des motifs ignorés. L'existence de tous ces pressoirs et moulins à huile prouvent l'existence d'olivette dans la région d'Auzia. Derrière la pépinière (au filtre) et face à ce dernier, on voit les restes d'une conduite d'eau (c'en serait. donc une deuxième qui alimentait la ville). Un peu au-dessus, dans le Djebel Mazouz, deux tombeaux sont creusés dans le roc : le dallage qui les recouvrait a disparu depuis longtemps. Au nord-est de la ville à quinze cents mètres aux environs du chemin de 1'ancien pénitencier de Sidi Belkacem, existent encore les ruines d'un ancien therme : un peu plus haut, sur la gauche, une osaïque, derrière la montagne, une importante construction dont il ne reste que les murs ; plus bas et tout près, la fontaine qui est d'un grand débit. Toutes ces ruines ont été fouillées, vandalisées sous les ordres de la direction du pénitencier. A onze kilomètres au sud-est, aux Ouled Slama, les vestiges d'un poste romain sont encore bien conservés, une tour centrale d'où on pouvait apercevoir au loin le pays, existe sur une hauteur de trois mètres. Les environs de ce poste sont semés de ruines attestant l'existence d'une population qui s'était installée sous sa protection. Les indigènes désignent cet endroit sous le nom de RORFA. En 372 Firmus, fils du chef Berbère Nubel, souleva les tribus des Monts Ferratus (Djurdjura) contre l'autorité de Rome, battit les légions romaines et brûla Julia Caesaréa (Cherchell). Le comte Romanus (Gouverneur de l'Afrique) se ligua secrètement avec les tribus du désert contre les provinces qu'il avait mission de protéger. L'empereur Valentinien 1er envoya le comte Théodose, grand maître de la cavalerie, avec quelques troupes de sa garde pour combattre le rebelle. Le général débarqua à Igilgilis (Djidjelli) se rend à Sétifis, où Firmus, apprenant son arrivée et la réputation d'homme de guerre qui le précédait lui offrit de se soumettre et de déposer les armes. Théodose accueillit ses propositions de paix mais sans suspendre ses opérations militaires ; la suite justifia cette sage précaution car au moment où Firmus promettait la paix et l'envoi d'otages, deux de ses frères, Maszicel et Mazucca à la tête chacun d'un corps de troupe considérable, s'avançaient pour le soutenir. Théodose ne lui en donna pas le temps. Les Maures acceptèrent le combat mais furent battus ce qui amena une seconde soumission de Firmus ; effrayé il livra des otages, mais d'un autre côté, il continua à fomenter la guerre en distribuant des sommes considérables aux soldats romains. A Caesaréa, Théodose ayant été avisé de sa perfidie, se porta immédiatement à Sugabarri (près d'Affreville), surprit un corps de transfuges et les emmena prisonniers à Tigavie, les deux chefs furent décapités. Théodose s'occupa alors de rompre la ligne formée à grands frais par l'ennemi et ne se laissa pas gagner par de vaines promesses faites par les Baiures, les Cantaviens,. les Avastomates, etc Firmus, effrayé du danger d'une défection, se sauva au loin dans les montagnes des Caprariens. Théodose dévasta aussitôt leur camp abandonné, installa des chefs dévoués sur les tribus qu'il soumit. Sur son passage il se rendit maître de la place de Conta, d'où Firmus s'était enfui à son approche pour aller se réfugier chez les Issafliens (tribu des environs d'Auzia). Théodose les attaqua de nouveau et s'enfonça dans les montagnes des Jubalènes, patrie de Firmus et de Nubel. Là, les difficultés du terrain l'arrêtèrent. Il revint au château d'Auzia, où il reçut la soumission des Iessaliens ; il apprit que Firmus revenait avec une armée de vingt mille combattants à Igmacen. Dès qu'il aperçut Théodose, ce dernier courut à sa rencontre avec une faible escorte dissimulant ainsi son armée : "D'où viens-tu ? Qui es-tu ? Que viens-tu faire ici ?" lui dit arrogamment Igmacen. Je suis, répondit le comte Théodose, général de Valentinien 1er, monarque de l'univers. Il m'envoie ici poursuivre un brigand sans ressources. Remets le moi à l'instant et sois assuré que si tu ne m'obéis pas, toi et ton peuple disparaîtrez sous la terre. Ces paroles n'intimidèrent pas le chef barbare qui parut avec son armée, battit les Romains et entra victorieux à Sétifis.Théodose s'enfuit à son tour et vint s'enfermer dans le Castellum Auziense, fort hexagonal d'Ain-Bessem, dont on voit encore quelques vestiges (ferme Zehler) à environ 800 mètres au nord du village (voir note en bas de page). Enfermé dans ce fort il tint tête plusieurs mois à l'ennemi, après s'être échappé, il finit par des mouvements détournés à rejoindre Sétifis. Enfin, dans une dernière entrevue, le chef Igmacen se décida à traiter secrètement de l'enlèvement de Firmus qui s'était réfugié dans le Castellum Auziensé. Firmus, averti par un espion du danger qui le menaçait se pendit dans son refuge. Son corps fut transporté sur un chameau au château de Subicarra, près duquel campait Théodose qui rentra triomphalement à Sétifis avec sa dépouille après trois années de guerre (an 375). Théodose, ce héros africain qui avait conservé à Rome cette province mourut décapité à Carthage, victime de fausses accusations sur l'ordre de l'empereur Gratien. Ce fut la récompense décernée à ce vaillant guerrier. Informations
fournies par Carine Caron : Mon arrière-arrière-grand-père,
François-Charles-Désiré ZEHLER, venant d'Alsace
après 1872, fut notaire à Tiaret en 1886, puis a Aumale,
Blida et peut-être Souk-Ahras. Son épouse (née Bertteram)
avait hérité, de son premier mariage, d'un hôtel particulier
à Strasbourg qu'elle décida de vendre (je crois 1888) et
pour lequel elle reçût la somme de 200 000 francs (hôtel
particulier revendu, 2 ans plus tard, pour 600 000 francs, à des
promoteurs Prussiens qui y ont construit et aménagé ce qui
fut appelé le Grand Théâtre de Strasbourg, à
l'époque, et qui n'existe plus comme tel). Avec d'autres associés,
mon arrière-arrière-grand-père investît cette
somme de 200 000 francs dans l'achat de la ferme sur un vignoble de 100
ha à Aïn-Bessem, des machines agricoles et de tout le nécessaire
pour faire du vin. Mais le prix du vin s'est effondré au milieu
des années 1890 (énorme récession et gros krach boursier)
et la famille fut ruinée sur le moment, mais comme mon arrière-arrière-grand-père
était notaire (et viticulteur en même temps ?), il est probable
qu'il a dû rapidement refaire fortune ensuite, puisque ses filles
ont pu se marier avec une petite dot. |