14 juin 1936 : 6ème Grand Prix Automobile d'Algérie à Bouzaréa, la "Targa Bouzaréa"
Nouvelle page mise sur le site le 7 septembre 2019
Retour Bouzaréah

"Le comité qui a organisé le dernier Grand Prix de Bouzaréa a décidé de faire courir le 6° Grand Prix Automobile d'Algérie sous la dénomination de "Targa Bouzaréa". cette épreuve aura lieu le 14 juin prochain. Nous ajoutons que la nouvelle formule de course sera appliquée pour la première fois à la "Targa Bouzaréa"

Sur cette page ont été regroupées de nombreuses coupures extraites d'articles publiés dans l'Écho d'Alger du 21 mai au 28 juin 1936

Sur la nouvelle formule du Grand Prix automobile de la Bouzaréa
UN GROS AVANTAGE : GARANTIR DES LUTTES TRES SERREES

Le prochain Grand Prix automobile de la Bouzaréa se déroulera, comme nous l’avons annoncé hier, selon la nouvelle formule des courses automobiles adoptée par la commission sportive internationale depuis le 13 février dernier et une réglementation innovée récemment par "Auto-Journal", dont les principes sont les suivants :
1° Qualification des voitures. - Voitures de toutes cylindrées à partir de 2.000 cm3 et voitures de course, donc à carrosserie libre, laissant toute latitude aux recherches d’ordre aérodynamique ; la seule condition est que la carrosserie comporte deux places, la largeur intérieure mesurée à hauteur des sièges ne devant pas être inférieure à 0 m 80.
2° Nature des carburants. - Les seuls carburants autorisés sont ceux que tous les automobilistes peuvent se procurer couramment sur la route, à l’exclusion par conséquent d’alcool pm ou de benzol pur. Les concurrents conservent la faculté d’adjoindre à leur carburant de l'huile à l’exclusion de tout autre produit.
3° Interdiction du compresseur.
4° Poids minima. — Le. poids minimum de la voiture carrossée, posée à vide avec ses pneumatiques, sans roues de rechange, mais avec le plein d’huile du moteur, de la boite de vitesses et du pont arrière sera de : 750 kilos pour cylindrées de 2.000 à 2.500 cm3 ; 800 kilos pour cylindrées de 2.501 à 3.000 cm3, etc... etc...
Cette formule a été présentée dernièrement par M. Charles Faroux, directeur du prochain Grand Prix de la Bouzaréa, qui ajoute :
"Ce nouveau règlement rend toutes leurs chances aux coureurs indépendants et permet de présenter aux organisateurs un lot homogène garantissant une lutte serrée. Trop souvent, en effet, depuis deux ans, une course était acquise dès le départ : tout intérêt spectaculaire s’évanouissait. "
Aussi sommes-nous heureux de constater que le comité d’organisation des prochains grands prix d’Algérie ait décidé d’appliquer cette nouvelle formule à l'occasion des épreuves qui se dérouleront le 14 juin, sur le circuit de la Bouzaréa.

Les organisateurs nous avaient bien dit que le service vicinal, sous la direction éclairée de MM. Poinsignon, Gazagne, Schweitzer et Heck s’était surpassé. N’émettant aucun doute sur ces affirmations mais désireux de renseigner fidèlement nos lecteurs, nous avons parcouru le circuit.
Des virages élargis et relevés Le travail fait ou en cours d’exécution est admirable. Des la ligne droite de départ, tous les accidents de terrain ont été soigneusement revus et aménagés, jusqu’à la route du Frais-Vallon. Dans la montée vers Bouzaréa où se situe la plus grosse difficulté du parcours (pente à fort pourcentage, virages en S, etc.) le travail effectué est énorme. Les virages ont été élargis très sensiblement, permettant une visibilité parfaite et des doublages sans danger. Certains même ont été relevés, ce qui incitera les concurrents à "pousser" davantage. Les caniveaux qui étaient un obstacle pour les pilotes tenant la corde. ont disparu. Comblés, nivelés, damés ils ont été recouverts d’une couche de goudron et de gravelette. Il en est ainsi jusqu’au village. Après le grand virage situé dans l'agglomération de Bouzarea et sur la fraction de route passant devant l’École normale et aboutissant au virage des tribunes, un gros travail a été fait. offrant toute la sécurité désirable aux pilotes qui, dans la ligne droite en descente, chercheront soit à améliorer leur temps, soit a combler leur retard. Certains virages après la ligne droite ont été élargis et relevés. Plusieurs équipes de travailleurs s’affairent sur la route. mettant la dernière main aux travaux entrepris pour faire du circuit une véritable piste.

Le prix des places pour cette grande manifestation est fixé à : Loges de 4 à 5 places, 50 francs la place, tribune officielle, tribune d’honneur et tribune de virage, 40 francs la .place ; pesage, 12 francs ; pelouse, 10 francs ; piétons, 8 francs ; enfants (sauf aux tribunes). 5 francs. Les sociétaires de l’Automobile-Club, du Moto-Club et les anciens sapeurs du génie ont droit a une réduction de 25 pour cent sur les prix des places de loges, de tribune et de pesage, à condition de prendre leurs places à l’avance. Sur le terrain, il n’y aura que des pleins tarifs.
Les bureaux ‘de vente sont situés : hôtel Aletti, Automobile-Club, 6, boulevard Baudin ; chez Marsac, opticien, 2, rue de Constantine ; Au Printemps, 12. rue Bab-Azoun ; agence Chappuis,
rue d’Isly : au magasin de vins de l’Haouch-el-Imam, 1, rue Clauzel ; chez Bertino, à El-Biar, et au comité d’organisation, 5, rue Roland-de-Bussy.
Les Essais
La course

A 90 kilomètres de moyenne, L'ALGERO|S SOULIE EST VAINQUEUR DE LA TARGA BOUZAREA .
Jourdan gagne dans les petites cylindrées après un match émouvant avec Gordini
En motos succés de Boetsch,Liautaud et Cascan

L’ organisation fut excellente Du coté organisation matérielle, rien à dire. Les différents services ont fonctionné à merveille. Bien que trop peu nombreux, les spectateurs furent canalisés à leur emplacement dans l’ordre le plus parfait. Les services de gendarmerie, sous la direction du commandant Le Bars et du capitaine Demoyen, les gardes mobiles et les tirailleurs sénégalais firent preuve d'un bel esprit. La radio du 19° génie informait les spectateurs avec une précision admirable. Les renseignements étaient diffusés au micro par M. Lacroix, speaker joyeux et disert. Nous avons gardé pour la fin les compliments mérités par M. Mouraret, l'âme de cette organisation. Sur les dents depuis deux mols, admirablement secondé par sa femme et par M. de Barry, président du Moto-Club d’Algérie, M. Mouraret méritait mieux comme récompense. Un ciel gris chargé de nuages menaçants n’était pas favorable à la venue de la foule. Des pertes sensibles vont provoquer des difficultés à cet homme plein d’initiative. Nous espérons qu’une aide matérielle viendra le récompenser de ses efforts et de ses sacrifices.

LA COURSE

Les membres de la commission sportive de l’Automobile-Club de la province d’Alger, dont le dévouement a été digne d’attention, sont à leur poste. Le président, M. Aupècle et le commissaire général, Marcel Rey, les chronométreurs Calleja et Merchica, ainsi que M. Paul Riviere, adjoint de M. Aupècle, se tiennent sur la ligne de départ. Avant de faire placer les voitures sur les emplacements désignés, Marcel Rey réunissait les concurrents pour les dernières recommandations. De suite après, les voitures sont placées dans l’ordre indiqué : Soulié et Jannin en tête, Ohran remplace Pupil, malade.
LA PREMIERE MANCHE
A 14 heures, le départ de la première manche est donné par M. Aupècle. De suite, Soulié est en tête. Au premier passage, c’est encore lui qui passe le premier, suivi de Jannin, de Protin et de Dagnan. Pellegrini, bien que commotionné par sa chute en moto le matin, talonne ce dernier. Malheureusement, un pneu avant crevé l’oblige à s’arrêter au ravitaillement. Pastariano, Ohran, Faure, Jourdan, Gordini, de Malglaive suivent dans l’ordre. Le classement de ce tour sera, en ce qui concerne les quatre premiers, le même jusqu’à la fin. Au quatrième tour, Soulié bat pour la première fois le record du tour avec 5 minutes 19 secondes, à la moyenne de 91 k. 410.
Lesté d’une honnête avance, Soulié tournera régulièrement jusqu’à la fin dans les environs de 5’ 21” soit à 90 kilomètres, mettant à mal le temps des motos établi le matin. Dans cette manche, Menoni, Gordini, Ohran, Pellegrini auront eu des ennuis divers.
Et nous arrivons au classement suivant pour la première manche. Dans les grosses cylindrées, Soulié est premier avec 1 h. 21 minutes 3 secondes 4/5, à la moyenne de 89 km. 944 ; Jannin est deuxième avec 1 h. 22’ 15” ; Protin troisième en 1 h. 22’ 19" 3/5; Dagnan est quatrième. En 1.500, le classement s’établit comme suit : 1. Jourdan, en 1 h. 32’ 55" 3/5, moyenne, 78 km. 451 ; 2. Gordini, 1 h. 35’ 40" ; 3. de Malglaive, 1 h. 36’ ; 4. Faure, 1 h. 38' 22” 4/5.
LA DEUXIEME MANCHE
Au cours du battement, séparant les deux manches, les mécaniciens s'affairent auprès des voitures. Placés de nouveau à leurs emplacements, les concurrents s’élancent à nouveau. Soulié, comme la première fois, s'assure un excellent départ. Au premier passage, les concurrents arrivent moins groupés qu’à celui de la première manche l’ordre est le même que dans cette dernière, c'est dire que, sauf accident, la course est assurée à Soulié. Ce dernier terminait en effet victorieusement, non sans avoir mis à nouveau à mal le record du tour qu’il abattait en 5'18” 4/5, soit à la belle moyenne de 91 km. 698. En petites cylindrées, la lutte fut plus âpre. Giordini, maintenant familiarisé avec le tracé et sa machine tournant bien et ayant à rattraper 3 minutes à Jourdan, prenait la tête. Au premier passage, il avait 27 secondes d’avance ; les tours suivants, Jourdan remontant très fort séparait la distance : 22, puis 20, puis 12 puis 5 secondes séparèrent ces deux concurrents. Enfin, Jourdan talonnant Giordini, le match entre ces deux coureurs se précisa. Lc micro nous apprit que les deux pilotes se passaient tour à tour. Le public fut littéralement emballé et les applaudissements crépitaient au passage devant les tribunes. Enfin, le dernier tour vit la victoire de Giordini avec une longueur d’avance sur Jourdan.
LE CLASSEMENT DE LA DEUXIEME MANCHE
Catégorie 4.000 cmc : 1. Soulié les 120 km en 1 h. 20’55", moyenne 90 km 100; 2. Jannin, 1 h. 21’30" ; 3. Protin, 1 h. 22' 30" ; 4. Dagnan. l h. 29’45". Categorie 1.500 cmc. 1. Gordini en 1 h. 30’43” 1/5, moyenne 80 k. 360 ; 2. Jourdan à 3/5 ; 3. Faure en 1 h. 3j3'53”.
LE CLASSEMENT GENERAL
A la suite de ces deux manches le classement général s’établissait ainsi. En 4.000 cmc : 1. Soulié, sur Delahaye, les 240 km, en 2 h. 41'58” 4/5, moyenne générale, 90 km 018. 2, Jannin, sur Delahaye, 2 h. 43'45”, 3. Protin, sur Delahaye, 2 h. 44’22” 3/5, 4. Dagnan sur Delahaye, 2 h. 59’3” 4/5. En 1500 cmc : 1. Jourdan, sur Salmson, les 240 km en 3 h. 3‘ 39" 3/5, moyenne 78 km 960, 2. Gordini, 3 h. 6’23" 1/5. 3. Fauré. 3 h. 12’l5” 4/5. Le record du tour En 4.000 cmc par Coulié en 5'18” 4/5, moyenne 91 km 698, en 1.500, par Jourdan, en 5'51”, moyenne. 83 km 0'76.
Nous remercions ici M. Mouraret et les membres de la commission sportive pour la facilité qui nous a été donnée dans l’accomplissement de notre travail.
A l'issue de la course un champagne d’honneur était offert par M. Migliaccio aux coureurs de Delahaye, à la commission sportive, à la presse, aux sympathisants. Dans une courte allocution M. Attard au nom de M. Migliaccio remerciait les concurrents, les organisateurs et la presse pour le succès remporté. Une mention spéciale était décernée à M. Mouraret et à l’Écho d'Alger. M. Mouraret remerciait à son tour, complimentant les coureurs de leur excellente tenue. Tandis que le signataire au nom de l'Écho d‘Alger se félicitait de la belle réussite de l‘épreuve.

Les Grands Prix motocyclistes

Les grands prix motocyclistes de la Targa Bouzarea ne furent pas inférieurs en intérêt à ceux de 1934. Sans doute la participation des professionnels métropolitains était-elle réduite à deux coureurs au lieu de quatre, mais le lot des régionaux aux qualités affirmées donna lieu à une lutte qui fut intéressante de bout en bout.
Impression générale ? Nette supériorité des métropolitains. Boetsch, en particulier, nous donna une belle démonstration de sa classe par sa régularité mathématique en course. Progrès très nets chez les Algérois : Révélation de Michau, affirmation de Pellegrini, confirmation de Fracès. La lutte, en 350 cc et 500 cc notamment fut soutenue et toujours pleine d’intérêt.
Les victoires de Boetsch en 350 et de Cascan en 175 cm
Elle se disputa en deux départs : 175 et 350 cc ensemble, puis 250 cc et 500 cc. A 8 h. 15, le premier départ est donné, il groupe : en 350 cc : Boetsch (Terrot), Liautaud (Monet-Goyon), Vigliano (Norton), Michau (Norton), Errera (Norton et Tacchi (Norton). En 175 cc : Cascan et Duval, tous deux sur Monet-Goyon. Dès le départ, Boetsch prend la tête suivi de Liautaud, Michau, Vigliano, Errera, Tacchi, Cascan et Duval dans l’ordre. Le premier tour est effectué rapidement et au premier passage devant le chronométrage, les positions sont établies, un large intervalle séparant les concurrents. Au 2° tour, Boetsch passe très vite, suivi à une centaine de mètres de Liautaud qui remonte peu à peu. Jusqu’au quatrième tour, Liautaud se rapproche de Boetsch de plus en plus, les temps pris sur le 4° tour sont en effet les suivants : Boetsch, 5‘44” 2/5, Liautaud, 5’36” 2/5. Au début du cinquième tour, ce dernier talonne le champion de Terrot et dans la côte de Bouzarea double. A Bouzaréa, Liautaud a une vingtaine de mètres d’avance sur Boetsch, avance qu‘il accentue jusqu’à plus de cent mètres à la fin du tour. Michau suit à 30 secondes et Vigliano à 20 secondes du précédent. Errera qui a été accidenté la veille ne semble pas en possession de ses moyens et Tacchi a une machine qui manque de vitesse. Tous deux sont distancés. Le 5° tour a été accompli par Liautaud en 5’33”, Boetsch 5‘40”. Au 6° tour, coup de théâtre : En montant vers Bouzaréa, Liautaud dérape et tombe. Légèrement blessé il lui est devenu impossible de continuer : son poignet luxé et son pouce contusionné ne lui permettent plus de conduire sa machine, il se voit contraint d’abandonner. Vigliano suit régulièrement Michau. Dès lors la course va garder jusqu’au treizième et dernier tour la même physionomie : Boetsch seul en tête, marche bon train, se contentant d’accentuer légèrement son avance, Michau suit régulièrement à trois minutes, suivi lui-même de Vigliano à 30 secondes. Errera et Tacchi sont de plus en plus distancés. A la. fin du sixième tour, les temps sont les suivants : Boetsch, les six tours en 34' 34" ; Michau, en 35’ 44” ; Vigliano en 36’ 21”; Errera en 39’ 22”. Au neuvième tour, Errera et Tacchi sont doublés et ont donc un tour de retard. Au dixième tour, Boetsch qui ralenti un peu, vivant sur son avance, a 2’ 40” d’avance sur Michau. Vigliano s’est un
peu rapproché. La course se continue dans cet ordre, puis c’est le treizième tour qui voit Boetsch franchir la ligne d’arrivée en vainqueur, ayant parcouru les treize tours de circuit, soit 105 kilomètres, en 1 h. 15’ 36", soit à la moyenne de 83 km. 571 à l’heure. Michau termine à trois minutes et il est suivi lui-même par Vigliano à vingt secondes. Quant à Erréra et Tacchi, ils ont plus d’un tour de retard mais terminent néanmoins.
En 175 cmc., course sans histoire de Cascan qui, plus rapide, prend peu à peu deux tours à son coéquipier Duval, accomplissant les dix tours, soit 81 kilomètres, en 1 h. 11’ 24”, soit à la moyenne horaire de 68 km. 067. Victoire de Liautaud en 250 Nouveau succès de Boetsch en 500
Après un entracte d’une demi-heure, les 250 cmc. et les 500 cmc. viennent se placer sur la ligne de départ. En 500 cmc., cinq partants Boetsch, et Fracès, sur Terrot ; Médama sur Monet-Goyon et Pellegrini et Poncetti sur Norton. Deux 250 cmc. : Liautaud et Loissier, sur Monet-Goyon. Le troisième engagé, X..., sur Terrot, ne se présente pas au départ. Au signal de départ, Poncetti prend la tête, suivi de Boetsch, Ce dernier le double immédiatement et prend le commandement. A la fin du premier tour, Boetsch, qui a pris déjà cent mètres d’avance, passe, suivi de Poncetti, Pellegrini et Fracès. De Medama pas de nouvelles. On apprend ensuite que, dans un virage pris trop vite, il a dérapé et sa machine a dévalé le ravin. I1 s’en tire sans grand mal. Au deuxième tour, dans la descente, Pellegrini passe magnifiquement Poncetti, Le deuxième tour se termine sur les positions suivantes : Boetsch, puis a 150 mètres Pellegrini, suivi à 50 mètres par Fracès, qui précède Poncetti d’une vingtaine de mètres. Le tour est effectué par Boetsch en 5’ 30", soit 88 km 333 de moyenne. Dès le troisième tour, ces positions sont prises et, jusqu’au neuvième tour, on assista à une poursuite effrénée de Pellegrini qui chasse d’une façon splendide. Bien que Boetsch ne s’emploie pas à fond, on sent qu’il est sur ses gardes ; entre les deux leaders, l’écart varie entre cent et deux cents mètres. Fracès est assez loin derrière. Poncetti, lui, perd du terrain de plus en plus. En 250 cc., Liautaud, qui a pris le départ malgré sa blessure de la précédente course - ce qui l’a oblige à transférer sa poignée des gaz à gauche du guidon - a pris rapidement de l'avance sur Loissier. Ce dernier s’arrête au troisième tour à son stand, lorsqu’i1 repartira tout espoir de rattraper Liautaud est évanoui et ce dernier se bornera à tourner tranqui1lement, grignotant peu à peu le nombre de tours imposés. Le chronométrage nous indique pour le quatrième tour : Boetsch en 5’30”, Pellegrini 5'33", Fracès 5’37”, Poncetti 5'51”. Les cinq premiers tours sont couverts par Boetsch en 27’ 57”, soit à 86 km. 940 de moyenne horaire. Boetsch marche donc régulièrement. Au huitième tour, Pellegrini se fait menaçant : à la ferme Robert, il est à vingt mètres de Boetsch et accomplit le tour en 5'27" (89 km. 174 de moyenne). Boetsch, sentant le danger, augmente son allure et couvre le neuvième tour en 5’21”. soit 90 km. 841. battant ainsi le record moto de l’épreuve. Pellegrini a, de ce fait, une quinzaine de secondes de retard et s'emploie à rattraper. Fracès a perdu du terrain. Poncetti est loin derrière. Au onzième tour, Boetsch a 19 secondes d'avance sur Pellegrini et 48 secondes sur Fracès. Les dix premiers tours ont été couverts dans les temps suivants : Boetsch, 55'19” 4/5, 81 km. 857 ; Pellegrini, 55'32", 87 km. 831 ; Fracès, 56 3", .86 -km. 708. L’intérêt est à son comble quand un nouveau coup de théâtre se produit : Pellegrini s’est arrêté ; panne d'allumage prétendent les uns, embardée affirment les autres. Quoi qu’il en soit, Pellegrini est obligé d’abandonner. La course est dès lors courue : Boetsch continue vers le but à bonne allure, s’arrêtant même dix secondes pour vérifier qu’il a toujours du carburant. Et la fin arrive, Boetsch franchissant l'arrivée en vainqueur ayant accompli les quatorze tours en 1 h. 18’43" 4/5, soit 113 kilomètres à 86 km. 436 à l’heure. Fracès termine second à deux minutes suivi de Poncetti à une minute. Boetsch a, une fois de plus, démontré sa classe. Tous commentaires sont superflus. Fracès a mené une course bien régulière, nous confirmant ses belles qualités. Poncetti ne put mieux faire, sa machine étant nettement moins rapide. La chance n’a pas souri à Pellegrini. C’est dommage car il anima superbement la course et c’est avec une grosse déception que le public apprit son abandon. . . Quoi qu'il en soit, Pellegrini nous a prouvé hier qu’il avait 1'étoffe d’un champion. Souhaitons que les dieux lui soient plus favorables une prochaine fois !
Résultats techniques
157 cc (10 tours : 81 km environ). 1. Cascan (Monet-Goyon), les 10 tours en 1 h. 11’24”, soit 68 km 067 de moyenne. 2. Duval (Monet-Goyon), à 2 tours. Meilleur tour : Cascan, 7'3” 1/5 à 68 km 936.
250 cc (11 tours : 89 km environ). 1. Liautaud (Monet-Goyon) les 11 tours en 1 h. 14’44” 2/5, soit 71 km 534 de moyenne.
350 cc (13 tours : 105 km environ). 1. Boetsch (Terrot). les 13 tours en 1 h. 15’36”, soit à 83 km 571 de moyenne. 2. Michaud (Norton), 18’47" 2/5. 3. Vigliano (Norton), 19’6” 4/5. 4. Errera (Norton), à 1 tour. 5. Tacchi (Norton), à 1 tour. Meilleur tour : Liautaud, 5’33” 1/5, soit 87 km 557.
500 cc (14 tours : 113 km environ). 1. Boetsch (Terrot), les 14 tours en 1 h. 18’43” 4/5, soit 5. 86 km 436 de moyenne. 2. Fracès (Terrot). 1 h. 20’22" 1/5 à 84 km 661. 3. Poncetti (Norton), 1 h. 21’31” 2/5 : 83 km 467. Meilleur tour : Boetsch en 5'21” 4/5, soit 90 km 841.
Après la course...

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