Présentation
générale
Air-de-France,
c'est l'endroit où, après avoir quitté mon Bab-el-Oued
natal, j'ai grandi et vécu de 1947, à 1962, et que j'ai
du quitter à 20 ans lors de notre exode.
Situé dans le massif du Sahel, sur le versant sud du Djebel Bou-Zaria
("la montagne aux graines"), à environ 310 mètres
d'altitude, et à 8 kilomètres d'Alger, ce n'était
pas un village, pas même un hameau, c'était un simple lieu-dit,
un peu en aval de l'Ecole Normale d'Instituteurs, à l'intersection
de deux routes "goudronnées" : celle qui menait de
Châteauneuf à Bouzaréah et une route de traverse,
dite de Beni-Messous ou rue de Touraine, qui permettait de rejoindre
celle conduisant de Châteauneuf à l'hôpital (appelé
à l'époque hospice, après avoir été
qualifié d'asile), sans avoir à redescendre jusqu'à
l'embranchement de Chéragas.
Le carrefour,
"centre" d'Air de France
cliquez sur les images pour les agrandir
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Les rues d'Air
de France n'étaient que de simples chemins de terre, sans trottoir,
poussiéreux en été, boueux lors des pluies d'hiver.
Ce n'est qu'au milieu des années 1950 que la plupart des rues
furent bitumées.
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LOTISSEMENT
BACHELIER.
- Les habitants du lotissement Bachelier communiquent quils
ont adressé à la municipalité de Dély-Ibrahim
une demande tendant à obtenir une route daccès,
car la leur est absolument inutilisable en temps de pluie.
Ils sollicitent également léclairage de
cette rue.
Echo
d'Alger du 3 novembre 1953
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Ce territoire composite, aux
limites imprécises, s'était constitué au cours
des années 1920, de part et d'autre de ces routes, sous la
forme d'une mosaïque de plusieurs lotissements qui, souvent,
avaient progressivement occupé les coteaux de propriétés
précédemment plantées de vignes, et qui avaient
pour noms le lotissement Bachelier, le lotissement Baranès,
le lotissement Lafumée,
le lotissement Pascal, le lotissement
Pignodel et, un peu plus tard le lotissement "La Petite Provence".
Quelques
annonces parues dans l'Echo d'Alger
pour la mise en vente de divers lotissements à Air de France |
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Lotissement
Pascal (20/10/1924 |
Lotissement
Lafumée (25/08/1930) |
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Lotissement
Bachelier (26/06/1930) |
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Lotissement
"La Petite Provence" (24/05/1941) |
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Lotissement
Baranès (02/09/1934) |
Lotissement
Baranès (21/04/1934) |

Il restait
encore des terrains à lotir, vendus à moitié
prix fin 1933
(Echo d'Alger du 9 novembre 1933)
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Sur la ligne de crête, entre
les vallées, deux maigres oueds, l'oued Beni-Messous et ses premiers
petits affluents coulant vers l'ouest et l'oued Atoun ou M'Khacel, coulant
d'abord vers le sud, puis vers l'est, enfin vers le nord, au fond du
Frais-Vallon pour se jeter dans la mer à la Consolation, surgirent
donc, sur des lots de 500 à 1200 mètres carrés,
les premières maisons individuelles constituant ce qui fut appelé
"L'Air de France" puis tout simplement "Air
de France".
Les propriétaires de ces lots de "L'Air de France",
un peu isolés en raison de l'éloignement des agglomérations
plus anciennes de Dély Ibrahim, Bouzaréah, El-Biar ou
Chéragas, décidèrent rapidement de se regrouper
dans un comité, transformé en syndicat de défense
des intérêts puis en syndicat d'initiative. Les premières
assemblées générales se tenaient au Café
des Pins puis au "square des Eucalyptus" (serait ce à
l'emplacement de la future école d'application d'Air de France
?) ou devant l'école annexe (la "petite école"
?). Des noms de propriétaires bien connus des habitants d'Air
de France figurent dans ces instances : Bachelier, Serror, Kuntz, Marini,
Sansonnetti, Danus Alarcon, Galouze, Cormeray, Royer, Villeneuve, Zafran...
L'Écho d'Alger annonce ces
assemblées générales et publie les comte rendus
de ces réunions.
Ces demeures étaient pompeusement
qualifiées du vocable de "villas", avec des toits à
quatre pentes douces recouverts de tuiles mécaniques et un jardin,
parfois en espaliers. Une petite partie, sur le devant de la maison,
était souvent consacrée à l'agrément avec
diverses sortes de fleurs : arums aux cornets blancs et au pistil jaune,
amaryllis roses, cannas jaunes et rouges, iris violets, rosiers odoriférants,
jasmins aux effluves entêtantes, héliotropes aux senteurs
enivrantes, lilas mauves au parfum plus délicat, frésias,
capucines ou mufliers. L'autre partie du jardin, réduit à
un rôle plus utilitaire, destiné à agrémenter
la consommation familiale était planté d'arbres fruitiers
: orangers, citronniers, mandariniers, grenadiers, néfliers,
abricotiers (rarement des pêchers), pruniers, pommiers, poiriers,
cognassiers et surtout figuiers et, parfois, cerisiers, lauriers-sauces,
oliviers ou jujubiers, entre lesquels on pouvait trouver quelques planches
de carottes, navets longs, radis, tomates, courgettes et aubergines
rondes, concombres, melons dits "cantaloups", pastèques,
artichauts violets et cardons, blettes, fèves fraîches,
pois chiches ainsi que quelques plants d'herbes aromatiques : menthe,
estragon, romarin, persil, céleri.
Pour la plupart, ces villas étaient constituées, pour
la plupart, de quatre pièces, sur un seul niveau, agencées
de part et d'autre d'un couloir central. L'une de ces pièces,
aussi grande que les autres, servait de cuisine, de salle commune où
étaient souvent pris les repas quotidiens. Une salle à
manger, réservée aux repas de fêtes et aux réunions
de famille, une chambre à coucher pour les parents, et une autre
pour les enfants (partagée parfois avec la grand-mère)
constituaient le reste de l'appartement.
Dans chaque pièce avait été installée une
petite cheminée dont le foyer était fermé par un
rideau de fer coulissant, et qui aurait dû réchauffer la
maison lors des périodes de froid. A vrai dire, je n'ai, comme
beaucoup, jamais vu fonctionner ces équipements pour lesquels
l'approvisionnement en bois n'était en aucun cas prévu
et que, de toutes façons on n'utilisait pas parce qu'ils "fumaient".
Un petit poêle à pétrole, un "démon"
ou un "mirus", aidé, à l'occasion, par quelques
éphémères flambées d'alcool à brûler,
était censé combattre le froid et surtout l'humidité
des périodes automnales et hivernales et c'est à ces moyens
de chauffage insuffisants que nous devions de superbes engelures aux
pieds ou aux mains...
Le véritable luxe de l'époque avait fait réserver,
au bout du couloir, une petite pièce : les toilettes, que l'on
n'appelait pas autrement que "les cabinets" avec comme cuvette,
un vrai "trône" et non pas des cabinets "à
la turque". Pas de salle de bain ou même de cabinet de toilette
et pour cause, ces villas ne disposaient pas alors d'eau courante. Un
puits au fond du jardin assurait l'alimentation en eau potable et des
citernes en maçonnerie, souvent enterrées, récoltaient
les eaux de pluie, collectées par les gouttières des toitures,
permettant de couvrir les besoins de toilette corporelle et des lessives,
le surplus pouvant être consacré à l'irrigation
des légumes du jardin. Après le raccordement au réseau
électrique, certains installèrent une pompe électrique
pour remonter l'eau du puits jusqu'à une cuve placée sous
le toit, servant de réserve toujours disponible et permettant
d'avoir "l'eau au robinet", l'évier (on disait le potager)
servant à l'occasion de lavabo.
Mais, au fur et à mesure du développement du village,
on vit s'édifier des constructions plus luxueuses, dont celle
de Monsieur Slama qui fut inaugurée en grandes pompes le 5 avril
1934.
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Inauguration
de la villa de Monsieur Slama |
Ce n'était pas par hasard
que le lieu avait été dénommé "Air
de France" car l'été il y faisait agréablement
plus frais qu'à Alger, mais en automne et en hiver, bien que
la température ne descende pratiquement jamais au-dessous de
+ 5 ou + 6 degrés, la froide humidité, renforcée
par le vent d'Est, nous transperçait malgré l'épaisseur
de nos vêtements. Et, exceptionnellement, il pouvait même
tomber de la neige !
Cette neige couvrait alors tout le massif de la Bouzaréah et
si elle tombait aussi à Alger, les chutes de neige étaient
bien plus abondantes, la couche était plus épaisse et
fondait plus lentement avec l'altitude. En 1905, le 3 janvier la neige
a fait le bonheur des photographes qui ont immortalisé cet évènement
sous la forme de cartes postales.
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1905
la neige à Alger bd Carnot |
1905
la neige au Fort l'Empereur |
1905
la neige sur la massif de Bouzaréah |
Ainsi, quelque temps plus tard,
dans les années 1930, la neige était encore tombée
à Air de France.
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Dans les
années 1930, René Bachelier, rue du Valois, à
l'angle de la rue du Velay, à droite.
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Et le 1er février 1954 vers
15 heures 30, les habitants d'Alger et de sa banlieue ont été
surpris par des chutes de neige. Les routes ont rapidement été
recouvertes d'une épaisse couche, entraînant une paralysie
de la circulation vers les hauteurs : la route du Frais Vallon était
coupée par la chute des eucalyptus, brisés par le poids
de la neige, et entre la caserne d'Orléans et Saint Raphaël,
les trolleybus des lignes 5 (Châteauneuf), 6 (Bouzaréah)
et 7 (Ben Aknoun) étaient arrêtés tout au long du
parcours, soit parce qu'ils ne parvenaient pas à avancer dans
les côtes à cause des chaussées rendues glissantes,
soit parce que l'alimentation électriques avait été
sectionnée. A Air de France, la couche de neige devait atteindre
quelques bons centimètres et, le lendemain matin, bien qu'il
y eut un soleil éclatant, elle n'avait toujours pas fondu, et
les transports en commun n'avaient pas encore été rétablis,
ce qui entraîna une journée de congé imprévue
pour beaucoup et, pour les jeunes, l'occasion de faire des bonhommes
de neige et des batailles de boules de neige.
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En
1958, il neige de nouveau en abondance à Air de France,
pour le plus grand bonheur des enfants qui font immédiatement
un bonhomme de neige. |
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Toujours
en 1958, on pose pour la photo dans la neige au Café des
Pins |
Mais
d'où vient le nom d'Air de France ?
Charles Goujon le petit fils de Gilbert Bachelier nous
précise que lorsque son grand-père a loti le quartier,
il lui a donné ce nom d'Air de France car, disait-il,
cela lui rappelait son Auvergne natale.
Bien plus tard, lorsqu'il fut décidé par la mairie
de Dély-Ibrahim, de baptiser les rues
de ce quartier, nommé Air de France, c'est tout naturellement
qu'elles reçurent les noms de provinces de France. |
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Gilbert
Bachelier, le créateur d'Air de France, et son épouse
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Plus tard, après la fin
de la seconde guerre mondiale, au début des années 1950,
alors que les limites de la ville d'Alger se révélaient
un peu étriquées et que l'évolution des moyens
de communication, avec le développement des transports en communs
associé à l'essor des véhicules individuels (voitures,
motos puis scooters Vespa, Lambretta et Rumi),
donnait l'impression de raccourcir les distances, de nouveaux lotissements,
plus modernes, plus cossus, s'implantèrent sur les espaces
laissés encore libres entre l'Air-de-France originel et la
route de Châteauneuf à Chéragas
Le
lotissement "La Petite Provence" |
Le lotissement de la "Petite
Provence" dont l'aménagement devait commencer au début
des années 40 ne le fut qu'au début des années
1950 et encore que sur une partie de l'espace situé en aval de
l'école d'Application d'Air de France. Le salon de coiffure de
Mme Amato et la patisserie Pellegrino "Sainte Marie" s'y installérent
dans un ensemble de 6 boutiques dont l'une laissée libre servit
pendant quelques années à la messe du dimanche en l'absence
d'autre lieu de culte.
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Lotissement
"la Petite Provence"
(Echo d'Alger du 24 mai 1941) |
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COUR
D'APPEL
Laffaire du lotissement de la "Petite Provence"
Le vendeur est débouté et les propriétaires
des lots
obtiennent gain de cause
La
première Chambre civile de la Cour dAppel, présidée
par M. Durand a statué hier sur laffaire du lotissement
de la "Petite Provence", près de Bouzaréa.
Il y a une dizaine d'années, M. Atlan avait acheté
5 hectares de terrain qu'il avait convertis en lotissements.
La valeur en était de 200.000 francs, la moitié
payable comptant, le solde étant constitué par
une hypothèque. De nombreux acheteurs se présentèrent
et les lots leur furent cédés sur plan, tandis
que les sommes versées étaient censées
alimenter les travaux d'aménagement du terrain.
Quand les futurs propriétaires se présentèrent
ils se rendirent compte que M. Atlan n'avait pas tenu ses engagements
: les terrains étaient impropres à la construction
et le vendeur fut assigné en novembre 1943 devant le
Tribunal civil.
Laffaire traîna en longueur, M. Atlan se retrancha
derrière l'ordonnance du 21 avril 1945, dite de "spoliation"....
Finalement, laffaire fut plaidée le 1er février
dernier : M. le bâtonnier Charpentier, du barreau de Paris
et Me Ghanassia, dAlger défendant la thèse
de M. Atlan, tandis que Me Becker, soutenait les 24 acquéreurs.
Hier matin, M. Atlan, a été débouté
purement et simplement et les acquéreurs ont obtenu
gain de cause.
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Laffaire
du lotissement de la "Petite Provence" devant la Cour
d'Appel d'Alger
(Echo d'Alger du 8 février 1951)
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AIR-DE-FRANCE
LES PROPRIÉTAIRES DU LOTlSSEMENT « LA PETITE
PROVENCE » sont priés dassister à
lassemblée générale annuelle du syndicat
qui aura lieu dimanche 22 mars, a 9 h., au restaurant « Le
Mas ». lotissement Pascal.
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Convocation
à l'Assemblée générale des propriétaires
de "la petite Provence"
Echo d'Alger du 15 mars 1953
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Plus bas, plantées sur la
propriété de Monsieur Maurice Chevalley, située
entre la route du Frais-Vallon, l'embranchement de Chéragas,
la route de Bouzaréah et la "traverse" du camp Tabet,
les vignes qui produisaient un vin renommé le "Clos
des Coteaux" (dont on peut trouver la publicité sur
quelques cartes postales d'Alger ou des environs, datées de 1911),
firent place à un nouveau lotissement qui prit le nom de son
propriétaire.
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Publicité
pour les vins du "Clos des Coteaux" de Mr. Maurice Chevalley,
propriétaire-viticulteur à Bouzaréah, imprimée
sur des cartes postales d'Alger. |
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Carte
postale d'Alger, le boulevard de la République avec une
publicité du "Clos des Coteaux" |
Carte
postale du Ravin de la Femme Sauvage avec une publicité
du "Clos des Coteaux" |
Verso
de la carte écrite en 1909 et signée par Mr Chevalley
au Château de Chexbres en Suisse |
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Avis
de décès de Monsieur Chevalley le 12 décembre
1923
(Echo d'Alger du 13 décembre 1923) |
De même, les vignobles laissèrent
progressivement place au Parc
de Miremont, avec ses petits immeubles du Printania et du Mansouria
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Publicité
pour Le Parc de Miremont
Echo d'Alger du 6 kuillet 1952
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Publicité
pour la vente d'apartement dans l'immeuble "le Printania"
Echo d'Alger du 8 mars 1953
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Et, au-delà du lotissement
Chevalley , au lotissement de Clairval
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DELY-IBRAHIM
AVIS
DENQUÊTE.
Le maire prévient ses administrés que,
par application du décret du 5 janvier 1922, modifié
par le décret du 24 octobre 1925, une enquête de
commodo et incommodo
dune durée de quinze jours, à compter du
5 juin, est ouverte à la mairie de Dély-Ibrahim
sur le projet de lotissement Clairval, présenté
par la SNEINA dune propriété sise en bordure
de la
route de Chéragas, après le lieu dit « Bassin
Fougeroux ».
Pendant ce délai de quinze jours, les pièces du
projet resteront déposées à la mairie de
Dély-Ibrahim où les intéressés pourront
en prendre connaissance et consigner leurs observations sur
le registre denquête ouvert à cet effet,
tous les jours de 8 h. à 11 h. 30 et de 15 h. à
18 h., sauf le samedi après-midi.
Echo
d'Alger du 4 juin 1953
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Projet
de lotissement "Clairval"
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et aux impressionnants ensembles
constitués par les groupes d'immeubles de l'ARMAF et ceux des
Cités Fougeroux
et de la Police.
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LOTISSEMENT
DU PARC DE MIREMONT.
Au cours de lassemblée générale du 30
novembre un bureau provisoire du syndicat a. été constitué.
Président : M. Cebeillac ; secrétaire : M. Orfila.
; trésorier : M. Gouttepiffre ; assesseurs : Mme Joly,
M. Solbès.
Echo d'Alger
du 5 décembre 1952
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Assemblée
Générale des propriétaires le 30 novembre 1952
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SYNDICAT
LOTISSEMENT PARC DE MIREMONT Propriétaires de lots
sont avisés que lassemblée générale
aura lieu dimanche 1er mars à 10 h., salle du conseil,
mairie de Bouzaréa, pour la désignation des membres
du bureau définitif. A cet effet les candidats sont invités
à se faire connaître par écrit au secrétaire
du syndicat, mairie Bouzaréa. avant samedi 21 février
(date de la poste) en indiquant nom, prénoms, date naissance,
lieu et profession, n° du lot. Lordre du jour de lA.G.
est ainsi fixé : C.R. par le président des travaux
du bureau provisoire, discussion et approbation statuts élaborés
par le bureau provisoire, fixation cotisation 1953, questions
diverses, élections membres et dépouillement scrutin.
Les propriétaires qui désireraient faire inscrire
des questions à lordre du jour sont priés
de les faire connaître avant samedi 21 février.
Echo
d'Alger du 13 février 1953
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PARC
DE MIREMONT. - Assemblée générale. - Lassemblée
générale a eu lieu dimanche dans la salle de la mairie.
Après lappel des propriétaires, M Cebeillhac,
président du bureau provisoire, rappela les diverses démarches
effectuées par le syndicat et remercia au nom de tous M.
Essartier, maire, et la municipalité, pour laide apportée
par eux aux demandes des habitants du lotissement parc de Miremont.
Les statuts furent ensuite approuvés à lunanimité.
Passant à lélection des
membres du syndicat définitif, lrassemblée désigna
à lunanimité : MM. Cebeillhac, Solbès,
Mme Joly, MM. Lamielle, Cancemi, Roye. Gouttepiffre, Orfila La cotisation
pour l'année 1953 a été fixée à
1.000 francs par an
Echo
d'Alger du 24 mars 1953
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SYNDICAT
PARC DE MIREMONT.
- Les membres désignés au cours de lassemblée
générale du 22 mars se sont réunis le mercredi
25 mars et ont constitué définitivement le syndicat
obligatoire comme suit :
MM. Cebeilhac Lucien, président ; Solbès Antoine,
vice-président ; Orfila Louis, secrétaire ; Royé
Gilbert, adjoint ; Cacemi Gaspard, trésorier ; Gouttepiffre
Antony, adjoint ; Mme Joly et M. Lamielle, assesseurs.
Les propriétaires désireux de régler la cotisation
de lannée 1953, fixée à 1.000 francs,
peuvent sadresser chez M. Gouttepiffre, parc de Miremont,
lot numéro 24
Echo
d'Alger du 27 mars 1953
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Convocation,
Assemblée Générale et bureau du syndicat des
copropriétaires (22 et 23 mars 1953)
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Les transports en commun
Avant cette époque, pour aller
d'Alger à Air-de-France ou Bouzaréah, les transports en communs
se résumaient à la ligne de tramways jaunes des Transports
et Messageries du Sahel dont les initiales TMS avaient été
détournées par les usagers en "Très Mal Servis"
en raison de la ponctualité aléatoire des convois et du confort
spartiate des voitures. Cette ligne partant de la Place du Gouvernement,
à Alger, ne dépassait pas Châteauneuf où la compagnie
avait son terminus et son dépôt et de là, il fallait
attendre un hypothétique autobus aux horaires improbables pour espérer
poursuivre sa route. En 1924, les Messageries Algériennes desservaient
Bouzaréa par autobus, avec une antenne pour le service de l'Ecole
Normale avec 6 allers-retours en semaine (et 9 le dimanche pour les amateurs
du "bon air dela campagne")
En 1930, la Société
des Autos-Teams Algériens créait une desserte de Bouzaréa
via Air de France (3 allers-retours par jour) à partir du Lycée
Bugeaud par la rue Rovigo ou par le Rampe Valée et El-Biar
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Au
1er janvier 1930, desserte d'Air de France par les autobus de la Société
des Autos-Trams-Algériens |
Face au développement
de l'urbanisation les TMS mirent en service des autobus sur le trajet
Place du Gouvernement Bouzaréa avec des horaires permettant aux
habitants d'Air de France d'aller travailler à Alger (avec un départ
matinal à 7 heures) et de regagner leurs foyers en fin de journée
(entre 17 h 45 et 20 h).
En 1938 les CFRA reprenaient
la ligne Place du Gouvernement - Bouzaréah avec des autobus. Peu
après la fin de la guerre, le 28 octobre 1947, la ligne était
ouverte aux trolleybus (on disait les trolleys) chocolat et crème
des CFRA (puis bleu ciel et blanc de la RDTA) de la ligne numéro
6 de Bouzaréah à Alger (Place de la Régence) parcouraient
de façon moins irrégulière et plus fréquente
la route qui traversait le village avec arrêts à l'Ecole
Normale, à Air-de-France (carrefour), au Lotissement Pascal, au
Parc de Miremont et au Lotissement Chevalley.
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Echo
d'Alger du 27 octobre 1945 |
Echo d'Alger du 28 octobre
1945
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Itinéraire
des trolleybus de la ligne 6 qui est commun jusquà Châteauneuf
avec celui de la ligne 5
(Alger-Guide) |
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Horaires
des trolleybus de la ligne 6 et
des autobus de la ligne 16 des CFRA au 30 juin 1952
Echo d'Alger du 29 juin 1952 |
Horaire
des trolleybus de la ligne 6 des CFRA au 2 mai 1953. Le developpement
du quartier avait imposé une augmentation de la fréquence
des dessertes
Echo d'Alger du 2 mais 1953 |
Au milieu des années
1950, il y eut même un nouvelle ligne d'autobus, le 6 barré,
qui suivait le même parcours de Bouzaréah aux Tagarins puis
au niveau de la Garde Mobile, empruntait la nouvelle avenue De Lattre
de Tassigny pour atteindre la Grande Poste (Plateau des Glières).
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Horaires
de la RDTA (trolleybus ligne 6 Alger-Régence - Bouzaréah,
autobus ligne 6 barré Plateau des Glières - Bouzaréah,
autobus ligne 16 Alger - Bouzaréah par le Frais-Vallon)
Echo d'Alger du 1er octobre 1958 |
L'augmenation de la
fréquentation conduisirent la RDTA (qui,le 1er janvier 1954, avait
succédé aux CFRA) à remplacer progressivement les
petits trolleybus à 2 portes Vetra CS60 de 60 places par de plus
grands trolleybus à 3 portes Vetra VBA de 80 places
Le problème de lalimentation
en courant électrique de nouvelles lignes de transports en commun
associé à lintensification du trafic ont conduit
les CFRA à envisager, en accord avec lE.G.A., la création
de sous-stations électriques dont celle qui sera construite à
Béni Messous

 |
En présence
des personnalités de lE.G.A.
La sous-station
de Beni-Messous
a été officiellement inaugurée
Sur la route de Chateauneuf à Chéragas, une centaine
de mètres après l'embranchement de la Bouzaréa,
sélève sur la droite une construction élégante
aux lignes sobres. C'est la nouvelle sous-station de Beni-Messous
qui reçoit du courant de 10.000 volts et le transforme en
500 volts, destiné à l'alimentation des lignes de
trolley des C.F.R.A. desservant les localités environnantes.
Cette installation moderne, automatique, nutilise pas de personnel
et a un rendement élevé.
Hier matin, à 10 heures, la sous-station a été
officiellement inaugurée en présence de nombreux élus
algériens et du département. Les personnalités
ont été reçues par MM. Maisonneuve, président
du conseil dadministration de lE.G.A., et Veckel, directeur
général. De nombreux directeurs de lE.G.A. assistaient
également à cette manifestation. Signalons que le
bâtiment a été construit sur un terrain appartenant
à l'autorité militaire qui l'a cédé
obligeamment à l'administration. Ainsi une nouvelle étape
du projet tendant à desservir la grande périphérie
algéroise par trolleybus a été heureusement
franchie.
|
Inauguration
de la sous-station de Beni-Messous
(Echo d'Alger du 12 octobre 1949) |
Administrations
et services publics |
Air-de-France,
bien que plus proche de Bouzaréah, faisait partie administrativement
de la commune de Dély-Ibrahim bien que le village en soit bien
plus éloigné que celui de Bouzaréah. D'ailleurs certains
candidats à la mairie de Bouzaréah avaient, dans leurs professions
de foi pour les élections municipales du 5 mai 1912, souhaité
le rattachement à Bouzaréah de la partie de la commune de
Dély-Ibrahim (comprenant notamment Air de France) enclavée
dans le territoire de la commune de Bouzaréah.
 |
A Air de France, il
n'y avait pas de bâtiments publics officiels. Pas de mairie (à
l'exception, à partir de 1948, de la petite salle pompeusement
appelée "mairie annexe" située rue du Bourbonnais,
en face de l'épicerie Nadal, et qui, en dehors des permanence des
élus, ne servait guère qu'au garde-champêtre...) jusqu'à
la mise en place des Délégations Spéciales, avant
le rattachement au 7ème arrondissement du Grand Alger avec El-Biar
et Dély-Ibrahim.
Le fils du coiffeur Ripoll occupa vers la fin des années 1940 les
fonctions de Garde Champêtre dont l'autorité se borner à
faire respecter les règlements communaux Mais, lorsqu'un cas de
rage eut été signalé dans une commune voisine, il
fut chargé de recenser les chiens susceptibles d'avoir été
contaminés et dut, à contre cur, en abattre quelques
uns avec son arme de service.

Echo d'Alger du 30 décembre
1949 |
Les élections
municipales de 1947
Lors des élections municipales
d'octobre 1947, au moins quatre habitants d'Air de France, Georges Nadal,
Georges Vitiello, Gabrielle Mathidé et, après ballottage,
Gilbert Bachelier, furent élus pour faire partie du Conseil Municipal
de Dély Ibrahim

(Echo d'Alger du
27 novembre 1949) |
Le Conseil Municipal
de Dély-Ibrahim décide la mise en service d'une
lampe supplémentaire (!) à Air de France et l'installation
du téléphone à l'annexe de la mairie et demande
aux CFRA de maintenir la chaîne à l'arrêt d'Air
de France
|
 |
AIR-DE-FRANCE
Communiqué
dc la mairie.
-- Le maire informe la population d'Air-de-France qu'à compter
du mardi ler février 1949, les ordures ménagères
seront. enlevées régulièrement par le service
municipal, les mardi et vendredi de chaque semaine.
Les poubelles réglementaires devront donc étre placées
devant les habitations,
les jours indiqués ci-dessus et à partir de 8 heures.
En raison de l'institution de ce service, tout jet d'ordure sur
la. voie publique sera sanctionné.
|
Coupure
de l'Echo d'Alger du 26 janvier 1949 informant que les ordures ménagères
seront enlevées par les services municipaux |
 |
Conseil
municipal de Dély Ibrahim : vote, sur proposition de MM. Mestoura
et Bachelier, de la création d'une école de filles et
école maternelle, intensification de l'éclairage du
quartier et construction d'égouts. En 1962 aucun de ces équipements
n'avait vu le jour
(Echo d'Alger du 7 novembre 1950) |
Les élections
municipales de 1953
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DELY-IBRAHIM
AIR-DE-FRANCE
PREMIER COLLEGE
Liste d'action
pour le développement de la commune
La liste que nous soumettons
à votre approbation est composée de travailleurs dynamiques
ayant tous fait leurs preuves dans la vie courante.
Fermant une véritable liste dUnion, nous estimons que
notre devoir est de rapprocher les diverses parties de la commune
: de là découle notre programme.
1° Scolarisation.- Création immédiate et ce, dès
octobre 1953, dune classe supplémentaire au centre.
Sur la prochaine tranche des travaux établie par le Gouvernement
général, faire inscrire la construction dune
école de filles à Air-de-France.
2° Amélioration des routes et chemins. - Aide aux comités
de quartiers pour lobtention de subventions. Démarches
auprès des services compétents pour que ladministration
sintéresse aux lotissements déshérités.
3° Amélioration des transports. - Travailler en collaboration
avec nos élus et ceux des communes environnantes afin dobtenir,
dune part, quil soit créé un circuit de
trolleybus passant par le centre et le camp Lieutenant-Colonel Basset,
et, dautre part, que la tête de ligne soit déplacée
de Châteauneuf à Bouzaréa.
4° Sports et loisirs. - Construction de la salle des fêtes
au centre. Aide efficace à toutes sociétés
spor tives et à toutes sociétés déducation
culturelle et artistique.
5° Création à Air-de-France dun édifice
public groupant : une agence postale, une salle de consultations
médicales et une annexe de la mairie.
6° Projets dégouts à conjuguer avec lamélioration
des chemins à Air-de-France. Projets délectrification.
Dénomination des rues.
7° Amenée de leau au cimetière. Installation
dune fontaine publique et bouches dincendie à
Air-de-France. Reboisement rationnel et méthodique du
Bois-des-Cars.
8° Reprise des bonnes relations avec les communes environnantes,
ce qui nous permettra de résoudre immédiatement un
problème déclairage public avec Bouzaréa
et délectrification de lotissements avec Chéragas
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Programme
de la liste De Miras
Echo d'Alger du 22 avril 1953
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Les candidats
(Echo d'Alger du 22 avril 1953)
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Candidats de
la liste De Miras :
d'Air de France : Tillot Michel, Vergoz Yvonne, Chaix Louis, Dumas
Paul,
Olivès Robert
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Candidats de
la liste Casanova (1er er 2ème collège)
et candidat indépendant
d'Air de France : Nadal Georges, Vitiello Georges, Tabet Etienne,
Rambert Roger, Héros Gilbert
Dlaffer Mahmoud, Bentefour Mourad
Galouza Ali
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Les
résultats du premier tour 1953
(Echo d'Alger du 26 avril 1953) |
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DELY-IBRAHIM
PREMIER COLLEGE
Inscrits : 683 ; votants ; 537.
Liste Bonnefol Armand : 315 voix, ELUE.
Liste Casanova ; 195 voix.
M. de Miras est en ballottage.
DEUXIEME
COLLEGE
Inscrits
: 388 ; votants : 153.
Liste Hadj Abderrahman Mohamed : 120 voix, ELUE.
M. Gallouz Ali, 100 voix, ELU.
Un siège est en ballottage.
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Les
résultats du second tour 1953
(Echo d'Alger du 3 mai 1953) |
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DELY-IBRAHIM
1er
collège - Inscr., 683, vot. 486.
M. de Miras Antoine, 309 voix, élu ; M; Lucien Boyer, 169voix
2e collège - Inscr, 338, vot, 101
M;Hmaza Mirzak, 75 voix, élu ; M. Boubacha Abdelazziz, 21
voix
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1953
: Le maire et ses adjoints
(Echo d'Alger du 3 mai 1953) |
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DELY-IBRAHIM
Maire
: M. Antoine de Miras ; 1er adjoint : M.Armand Bonnefoi
2e: M. Galouze Ali; 3e : M. Michel Tillot
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AIR-DE-FRANCE
ORDURES
MÉNAGÈRES.
- Afin de faciliter le ramassage des ordures ménagères
par camionnette, il est prescrit aux habitants de disposer les
poubelles devant les entrées avant 7 heures du matin. Lenlèvement
ne se fera en aucun cas à l'intérieur des propriétés.
Dautre part, il est recommandé de se munir de poubelles
métalliques du modèle réglementaire. A titre
transitoire, ces poubelles pourront consister en des récipients
faciles à soulever et munis de couvercles.
Echo
d'Alger du 18 octobre 1953
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Prescriptions
pour le ramassage des ordures ménagères
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A Air de France, il n'y avait pas
non plus de place centrale, pas de marché, pas de bureau de poste
(juste une "recette postale"), l'adresse postale était
"Air de France par Bouzaréah".
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Coupure
de l'Echo d'Alger du 4 octobre 1958 annaonçant la réouverture
de la Recette Postale (tenue par Madame Cabanis) ainsi que service
de garde de la pharmacie Malaisé |
Pas de gare, pas
de monument aux morts, non plus : les
Anciens Combattants étaient donc toujours partagés entre
les commémorations se déroulant à Dély Ibrahim
et celles ayant lieu à Bouzaréa...
Il n'y avait évidemment pas de lieux de culte dignes de ce nom
:
- Pas d'église (les catholiques d'Air de France étant successivement
dépendants de la paroisse de Bouzaréah dirigée par
l'abbé Suchet puis de celle de Dély-Ibrahim avec les abbés
Serralda et Neau, et de nouveau de celle de Bouzaréah). Vers le
milieu des années 1950, des kermesses furent organisées
en vue de recueillir des fonds destinés à l'édification
de l'église d'Air de France sur un terrain acquis par l'Archevêché
d'Alger et situé près de la Laiterie Djaffer mais les travaux
furent irrémédiablement interrompus au début des
années 1960, alors que les murs atteignaient à peine une
hauteur de 2 mètres...
- Pas de mosquée, non plus. Ce n'est qu'au milieu des années
1950 que, grâce à une souscription auprès des fidèles
musulmans, une école coranique (évoluant en mosquée
à la fin des années 1950) était ouverte
rue de Picardie, à l'emplacement d'une ancienne menuiserie.
Mais on pouvait cependant
sentir vivre une âme, un cur, qui, selon l'âge et le
sexe des ses habitants, s'exprimait autour de deux ou trois deux pôles
: les cafés et les boulodromes pour les hommes, les commerces d'alimentation
pour les femmes, l'école primaire pour les jeunes.
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