----Rachid
Aissiou : Encore des souvenirs (21/01/03) Encore
des souvenirs d'Air de France, au sujet de la rue de Bourgogne. En face, juste
avant d'arriver à la caserne des Transmissions, il y a un carrefour. C'est
là que commence le lotissement Lafumée. Au niveau de ce carrefour,
il y a une bifurcation : c'est le début de la rue de Bourgogne et de la
rue du Languedoc. C'est très simple de se rappeler de ça. Avec Mr
Détrez, vous alliez au chenil, donc vous passiez juste à côté,
je dirai à quelques 100 m du portail de la caserne. Pour Mr Boggart, il
habitait presque à la fin de la rue du Berry, au coin de la rue de Bourgogne.
Vous rappelez-vous de Mr Simonin ? Dans sa voiture Ariane, il avait deux petits
pieds noirs accrochés au rétroviseur central. Parfois, je l'attendais
au coin de la rue de Bourgogne et de la rue du Berry, juste pour voir le joli
décor. Mr Simonin me faisait un clin d'il comme de vieux amis. La
Côte d'Or : le chemin de notre école mixte continuait au sud. Là,
commence la Côte d'Or. Le chemin fait un genre d'arc. Il y avait dans le
temps un hôtel. Le chemin menait au lotissement Pascal en passant par Parc
Miremont. ============ -----Rachid
Aissiou (12/01/03) -----Ça
m'a rappelé mon enfance. -----La route
de la Tourelle est celle qui mène d'Air de France à Béni-Messous
en passant par les Transmissions. J'habitais juste à l'intersection avant
celle-là (c'était une caserne). Je m'amusais avec les militaires
dans le temps, devant le restaurant en face de la caserne. Ils étaient
très gentils avec mon frère et moi. J'avais quoi... 5... 6 ans.
-----Mon père était menuisier
; il avait un atelier à Alger, tournant Rovigo. Il avait beaucoup d'amis
français dont un qui habitait à la rue du Berry, Mr. Boggart. Lui,
il avait une bonneterie à Alger. Si vous connaissez la rue du Berry, la
rue de Bourgogne fait l'intersection au sud, frontière entre les lotissements
Bachelier et Lafumée. -----J'ai fréquenté
de 1959 à 1965 l'école mixte, en face de la mairie d'Air de France.
Ils ont ajouté une autre entrée, du côté de la route
qui mène vers la Côte d'Or. De là, j'ai été
au CEG Baranès. ----- J'ai reconnu une
élève sur la photo de 1959. C'est Z. Derouiche, une amie de ma sur,
et la fille de M. Ferrouki, le boulanger du quartier Bachelier. -----
Salut du Canada et à la prochaine. ============ -----Djamal
Benyoucef (04/07/06) -----C'est
avec une émotion assez vive que je viens de me "plonger" dans
tous ces témoignages sur AIR de France. J'ai ai vécu pour ma part
du 07/08/1962 au 16/09/1966, lorsque j'ai quitté ce lieu pour venir m'installer
en région parisienne, j'avais presque 14ans... Nous vivions avec mon frère
et ma mère divorcée chez mon oncle, et la maison se trouve encore
aujourd'hui occupée par ma famille face à celle ou vivaient Mr et
Mme CARATALA, je m'en souviens très bien. Je ne suis plus retourne à
Alger depuis. J'ai frequenté le collège BARANES durant 3 années
de 10/63 a 06/1966 et je me souviens d'un ABROUS dans ma classe, malheureusement
mes souvenirs sont assez flous. J'essaie pourtant de me "creuser" les
méninges pour essayer de faire ressurgir d'autres souvenirs
J'ai
eu également comme professeurs Mr et Mme AGULO en français et maths,
une chose est sure en tous cas, l'adresse était bien lotissement Apremont.
Je serai toujours ravi et comble de lire d'autres témoignages à
venir. Bien à vous tous, et tous mes remerciements pour ce travail de haute
pointure que vous réalisez. ============
-----Mahmoud
Boussoussa (09/12/08) -----J'ai
été agréablement surpris de retrouver sur ce site, des noms
de personnes dont les parents étaient très connus au village de
Bouzaréah, il y a de cela cinquante années et même un peu
plus. Il s'agit tout particulièrement de Jean Gomez dont le père
était notre instituteur à l'école annexe de l'ENIB (classe
de CE2) durant l'année scolaire 1955-56. -----Parmi
les camarades de cette classe, je me rappelle encore de quelques noms. Il s'agit
entre autres de Thépenier (un mordu de la bicyclette), Xuéreb et
Perri. Tous les trois habitaient au Parc de Miremont. Il y avait également
Goujon (Lotissement Pascal) et Olivier (villa "Dar-el-Alia" à
Bouzaréah). J'ai hélas oublié leurs prénoms. Cela
remonte à très loin quand même
Je tiens à les
saluer à cette occasion en espérant les rencontrer un jour quelque
part en France. C'est mon vu le plus cher ! -----Parmi
les autres connaissances, je citerai Francis Mercadal dont les parents étaient
les propriétaires de la Brasserie du Centre à Bouzaréah et
également d'une salle de cinéma où étaient projetés
tous les samedis et dimanche après-midi, des films westerns. -----A
Air de France, il y a de cela cinquante six ans, je connaissais parfaitement Madame
Simone Deveza-Torrès et monsieur Miche Tillot, aujourd'hui décédés.
La première, Madame Torrès, était boulangère juste
à l'angle du carrefour des routes menant l'une à Bouzaréah,
et l'autre vers Beni-Messous. Elle nous vendait des brioches, petits pains au
chocolat et des croissants tout chauds, et, de temps à autre, du pain de
seigle. C'était une autre époque
-----Quant
à Monsieur Tillot, il était pharmacien très connu à
Air de France. Toujours élégant, bien costumé, bien cravaté
et portant une blouse blanche, il accueillait chaleureusement les clients. Il
avait, si j'ai bonne mémoire, les yeux verts. Il était aidé
dans cette tâche, par une jeune employée qui était très
dynamique. Elle s'appelait Aicha Laïmouche. Elle était si sympathique,
si généreuse ! Tous les anciens d'Air de France, se rappellent,
j'en suis persuadé, de cette jeune pharmacienne au teint brun et au large
sourire. Elle est aujourd'hui en retraite. -----En
évoquant ce pharmacien, le regretté Michel Tillot, je me suis rappelé
de ces trois médecins qui se rendaient même à domicile pour
soigner des malades, particulièrement les personnes âgées
et les enfants. Il s'agit des docteurs, Vassilitch, dont le cabinet se trouvait
au Lotissement Pascal [note du site
: c'était en fait au Parc de Miremont], Sultan, aux "Deux-Piliers"
et Bertrand, à Bouzaréah, près de la Mairie. C'était
juste un petit rappel pour ceux qui auraient oublié ces braves médecins.
Sont ils encore en vie ? Je ne peux y répondre car je n'ai aucune nouvelle
les concernant. -----Enfin
j'aimerais bien retrouver l'adresse d'un ancien camarade de classe (CM1) à
l'école annexe de l'ENIB. Il s'agit de Yves Ancel, dont les parents, originaires
du département de la Haute-Marne, habitaient au Parc de Miremont [note
du site : merci d'avance à ceux qui pourraient renseigner Mahmoud]. Note
du site : Mahmoud Boussoussa, nous a également transmis deux longs textes
de souvenirs sur "Ces inoubliables films westerns projetés à
la salle Mercadal" et "De l'école communale de Bouzaréah
à l'ENPA de Tunis" qui seront prochainement insérés
sur les pages du site
============ --Michelle
Lévy, épouse Salama (22/01/03) -----40
ans déjà et pourtant c'est hier ! Hier que le chien de Nounou, (je
revois le chien mais pas son nom - note du site : le nom du chien, c'était
"Rip" et "Nounou" c'était le surnom de Renée
Dupré), que ce chien donc m'a mordue un après midi je ne sais plus
dans quelle circonstance. Cependant, cette morsure a fait que, jusqu'à
présent, ne riez pas : j'ai peur des chiens et je n'ai jamais pu en avoir
! Alors que nous qui avions toujours eu des chiens et fréquentions beaucoup
le chenil de Béni-Messous puisque les Eustache étaient les amis
intimes de nos parents. Mais bon, sans en faire une boite de Canigou, il faut
bien dire qu'outre le "traumatisme, cet incident m'a permis de n'avoir jamais
oublié, la clôture de la villa des Dupré, ni la couleur de
la DS de la sur de Renée (sur dont bien évidemment j'ai
oublié le prénom). Pourquoi la DS ? Et bien parce que soit, elle
arrivait à ce moment là, soit, elle était garée dans
la petite allée devant le garage. -----Il
faut dire que si je ne suis encore pas guérie de l'Algérie, je me
suis beaucoup soignée en occultant pas mal de choses, mais la lecture de
votre site a démontré que tout cela était enfoui mais pas
très profondément. -----
Je croyais avoir oublié et voila que me reviennent les surs Gonzalès
Marguerite et Joséphine chez qui, le jeudi nous apprenions à broder,
Jacotte et Monique Lefébure, les cousines de Bernard Adreit, Laurette Curos
que j'aurai bien voulu retrouver, la cape de la mère Simonin et son expression
favorite " à la bonne heure !" et celle qui a beaucoup compté
pour moi Mademoiselle De La Devèze toujours en guerre avec ses voisins
qui habitaient la même villa et se traitaient de tous les noms d'oiseaux
quand l'anisette des uns énervait la bonne éducation de mon "aristocrate"
préférée. -----
Elle m'apprenait à tricoter, crocheter, me polir les ongles, mais oui,
et toutes les bonnes manières pour être, disait-elle une jeune fille
comme il faut. il parait que je le suis devenue : comme il faut, parce que jeune
fille ça................mais ne parlons pas des choses qui fâchent
!!! Je crois que j'ai passé chez elle plus de temps que chez moi. -----J'espère
que vous allez poursuivre le feuilleton j'attends le prochain chapitre avec une
impatience sans mesure. -----Le
film d'une tristesse incommensurable passé à l'école avait
pour titre "Les deux orphelines" qui d'ailleurs devaient être
"deux gamines". Je revois les rideaux bleu horizon tirés pour
obtenir l'obscurité propice à la projection où ma grand-mère
m'avait conduite. Nous avions tant pleuré toutes les deux, que je n'ai
jamais oublié le titre en revanche je ne sais plus de quoi il s'agissait,
je devais avoir 6 ou 7 ans. ============ ------Nourredine
-----Bonjour Francis !!!! -----Comment
vas-tu ? J'espère que ça marche pour toi, YA OULID LEBLED.
-----Tout d'abord je veux que tous les anciens de
Bouzaréah se réunissent, algériens et pieds noirs, nous sommes
tous d'une même famille, nos cultures se ressemblent énormément
jusqu'à... et je suis sûr de ce que j'avance. Tous les gens que je
rencontre à Bouzaréah ne cessent d'évoquer les souvenirs
en compagnie de vos ancêtres, nous ne resterons pas les bras croisés,
nous aspirons toujours à un retour proche, il faut que ça bouge.
Même le Président de la République aspire à un retour
à tous les pieds-noirs d'Algérie qui veulent venir, il n'a cessé
de le répéter, dans diverses circonstances. -----Nous
habitons à Bouzaréah, depuis 1959, en 1964, l'année de ma
circoncision je me rappelle..., car maintenant j'ai 43 ans et père de deux
enfants dont l'aîné a 18 ans. -----Comme
nous n'avions pas de marché local où tous les habitants s'approvisionnent,
il y avait des charrettes conduites par des ânes, ils sillonnaient tout
le long de la route jusqu'à Air de France et jusqu'a El-Biar, il y avait
de tout. C'étaient les marchands ambulants à la criée, il
y avait les légumes frais, les poissons dont sont friands les Algérois,
ceux qui vendent les tapis, ceux qui ciraient les chaussures, ceux qui pratiquent
les jeux de sorcellerie, ceux qui vendent de l'eau douce et le marchand ambulant
qui vendait du thé au jasmin et toutes ces odeurs venues d'orient et la
tenue vestimentaire que leur ont léguée les Turcs : la chéchia,
le terbouche et le seroual loubia vous vous en rappelez ???? Et le seroual à
pois pour les femmes et le seroual testifa pour les hommes qui avaient de grandes
moustaches en forme de guidon et l'odeur des épices du couscous fumant
avec la merqua aux pois chiches, avec un bon morceau de viande de mouton ayayaye......
!!!!!!!!! -----Toute la rue était grouillante
de beaucoup d'animaux, surtout le passage des moutons, les ânes, les chevaux.
Ce que je me rappelle aussi, AH ! c'est le cri du loup la nuit, ce que nous avons
eu peur tout en se rappelant les légendes racontées par nos grands-mères
c'était terrifiant et le hallouf, vous vous rappelez ???? Ils rodaient
la nuit en cherchant leur nourriture, un jour j'étais petit et j'en avais
vu pénétrer dans notre jardin. Avant, toutes les villas n'étaient
pas clôturées, c'était simplement une entrée avec des
arbustes sauvages qui désignaient l'entrée. Je vous informe qu'actuellement
il y a toujours des battues qui se font par des chasseurs, il n'y a pas très
longtemps toute une famille de hallouf, ils étaient au moins huit, et ils
ont débarqué à Bouzaréah en plein jour, toute la population
a eu peur surtout pour nos enfants, heureusement plus de peur que de mal. ils
se sont engouffrés dans les vallons de Baranès. Voilà mon
cher Francis. ============ ---La
page de souvenirs Guy-Georges Odin -----Je
suis retourné à Alger en mai 1985. -----Les
deux semaines que j'ai passées à revisiter les lieux de mon enfance
et de mon adolescence ont été trop courtes. -----Une
de mes ballades a consisté à aller prendre le bus Place du Gouvernement
en direction de Bouzaréah. Fantastique ascension : rue de la Lyre ou de
Chartres (note du site : c'est la rue de la Lyre pas de Chartres) à travers
la Casbah, puis Fort l'Empereur, les Tagarins, El-Biar, Châteauneuf (la
station Shell était toujours là), embranchement de Chéragas,
en prenant sur la droite Miremont déjà , Air de France et enfin
Bouzaréah. De la je suis redescendu à Alger en marchant à
pied et en faisant de petits détours (de retours aux sources) : Air de
France, villa Dupré. -----En prenant le
chemin de terre qui passe entre la boucherie et l'ancienne laiterie industrielle,
j'ai rejoint le parc Miremont en passant devant le " Printania ". (
Je me souviens que lorsque j'avais environ 13 ans, j'ai été chez
le Dentiste - Condery ? - dans cet immeuble) -----Puis
en passant à travers la cité Fougeroux, je suis arrivé à
Clairval où j'ai fait un tour dans le lotissement et longé le Golf
désormais grillagé. -----Enfin
je suis redescendu vers El-Biar en passant devant l'ARMAF où ma sur
a vécu. -----Pourquoi ce voyage : un
besoin physique de retrouver cette terre natale avec ses couleurs et ses odeurs,
le simple besoin de cheminer et de me promener dans les rues d'Alger, dans ses
banlieues, le long des plages alentours. -----J'y
retournerai volontiers un de ces jours. En préparant mieux mon voyage.
Des voyages ciblés seront peut-être organisés. -----En
ce qui concerne le nom des habitants d'Air de France j'opte pour les Aérofranciens,
bien que personnellement je me considère comme un Algérois de la
banlieue, de cette merveilleuse banlieue d'El-Biar à la Bouzaréah
et alentours après avoir été un Algérois de Belcourt.
-----J'ai assisté aux courses de côte
de la Bouzaréah. Je faisais partie de ces enfants mal surveillés
qui pouvaient aller où bon leur semblait. En passant avec des copains à
travers le val Baranès, nous rejoignions le tracé de la course et
nous installions aux meilleures places gratuitement. -----Effectivement
cette course était dangereuse et j'ai assisté à au moins
un accident : une moto qui manqua un virage et rentra dans un groupe d'enfants.
D'autres courses existaient : celle récurrente de motocross du "Bois
des Cars" à Dely-Ibrahim où un certain Goetz gendarme motocycliste
de profession et champion amateur s'illustrait souvent (note de Francis : parmi
ces champions, il y avait aussi Ciancio et Fracès). Une autre course insolite
eue lieu une fois au lotissement Clairval : Ce fut une course de scooters et motos
de série de faible cylindré, pilotés par de vrais amateurs
occasionnels, une belle empoignade entre Vespas et "Rumy". -----A
propos de sports mécaniques, il y avait sur la route d'El-Biar à
Chéragas en passant par Claival, juste après le Golf un circuit
de Karting. Avec mes copains Alain Plumier (Châteauneuf), Jean-Pierre Guerrero
(Air de France), Robert et Gérald Esnay (Fougeroux) et d'autres, nous louions
des Karts et faisions des courses entre nous (note de Francis : nous aussi mais
c'était assez cher : 10 NF les 15 minutes, soit le prix d'un disque 45
tours 4 titres). ============ ----"Narrisol"
Oussedik (29/05/2003) -----En ces
jours douloureux où la nature se rebiffe (note du site : le 21 mai 2003,
un très violent séisme a provoqué la mort de plus de 2000
personnes et causé des dégâts considérables), mes pensées
me ramènent à l'Algérie qui souffre et à ce vert paradis
de l'enfance. -----Il me revient des images et
des émotions de notre Air de France. -----Où
que je sois de par le monde quand je me rends dans un centre ville, "je descends
en ville". Que celui qui n'a pas gardé ce tic de langage me jette
la 1ère pierre ! -----Je me souviens du
docteur Bertrand qui habitait Bouzaréah et qui m'a aidé à
venir au monde au fin fond de la rue d'Auvergne. La maison était partagée
entre ma famille (en bas avec en plus le jardin) et de madame Viard (en haut),
prof d'anglais à Ben-Aknoun, son fils Guy, très brillant et sa meute
de chiens. A quelques mètres, les bijoutiers Nimour (dont une partie est
désormais canadienne), un peu plus haut, les Pérez : Lydia, Pierrot,
Nenette, et François, et Madame Perez grande amie de ma maman. Toutes deux
aujourd'hui disparues. Plus haut encore durant quelques années l'écrivain
Mouloud Mameri chez qui je surgissais tous les midis pour réclamer ma part
de steak !
-----Les jours de fêtes musulmanes
nous allions chez le boulanger Ferrouki
avec les grands, tout imbus de leurs responsabilités : porter
les plaques de gâteaux au four. Le jour des Mounas, c'était
grand branle-bas, musulmans, juifs ou chrétiens, c'était
un vrai concours entre ces dames du quartier et Ferrouki devenait fou
avec cette marmaille qui courraient en tous sens et dans tous les coins
pendant que les mamans papotaient. Aucun espoir pour lui que nous battions
en retraite. Et puis il y avait le jour "des grosses pièces"
(rôtis, volailles imposantes...) tout cela transitait par son
four dans la plus grande transparence sur nos jours "avec"
et nos jours "sans".
-----Les jours "sans", c'était
retour au carnet (note du site : carnet de crédit) en catimini
chez madame Nadal, qui n'aimait pas trop
ça mais qui acceptait. Heurs et malheurs des quartiers populaires
!-----Au détour des mes lectures,
bien plus tard, m'est revenu le souvenir des Tabet. Je lisais "Le
jardin des Finzi-Contini". Le jeune adolescent ébloui par
les fêtes données dans leur jardin, sans espoir d'y être
un jour agréé, c'était moi, toute petite, émerveillée
les soirs où les Tabet dans leur jardin extraordinaire, ceint
de hauts murs donnaient ce qui me semblait être un bal. Ma maman
a cassé mon rêve en m'apprenant que le jardin des Tabet
était magnifié par mes souvenirs de petite enfance, s'étonnant
que dans ma mémoire, c'était Versailles dessiné
par Lenôtre.
J'aurais encore des histoires à raconter
sur Air de France ; l'arrivée des Maltais, Monsieur Cohen, les soirs de
Shabbat où mes frères et surs étaient préposés
à la lumière dans les foyers juifs... -----Ça
une enfance ordinaire ? Vous voulez rire ? C'était la plus belle enfance
qu'on ne puisse jamais rêver avant que le monde ne nous rappelle à
sa douleur ! ============ |
-----La
page d'Elisabeth et de Renée-Claire Ruas
-----et les souvenirs de leur maman, âgée
de 90 ans (Avril 2003) -----Bonjour
à tous les Aérofranciens. -----Air
de France est le village où nous avons vécu nos premières
années d'enfance de 1945 à 1954, puis nous avons habité à
Bouzaréah que nous avons dû quitter le 18 mai 1962. -----Quelques
souvenirs de l'École Normale où notre père a enseigné
comme professeur de la section spéciale des travaux manuels, des années
1954 à 1962 après y avoir été lui-même élève
maître. Il était entouré de Mr Postel son supérieur
de Messieurs Gestas et Hébrart ses maîtres ouvriers. -----Cette
école, qui nous servait parfois de promenade tant il y avait de galeries,
de couloirs et de jardins magnifiques tout autour, était un endroit unique
qui après tant d'années nous rappelle toujours les meilleurs moments
de notre enfance Nous habitions juste en face, à la villa Daron. Nos
proches voisins étaient les Micalet et Mme Marsan "qui avait des pintades
dans son poulailler et que l'on entendait crier depuis chez nous" et Jacques
Henri Jayez habitait un peu plus loin. -----Parmi
les enseignants de l'école, il y avait Mr Renaud directeur, Mr Delprety
économe, Mr Postel, Mr Puget prof de sciences, Mr Saurier prof de physique
chimie, Mr Hakon prof de gym, Mr Mouilleron d'origine alsacienne, n'oublions pas
Mr Disdet et Mr Bezias prof de Philosophie, quant aux autres personnels Mr Cottereau
infirmier, Messieurs Ali-Oaun, Bel-Kassem, Brahim aux cuisines, et j'en oublie
sûrement d'autres. -----Depuis l'école
d'application Mr Détrez, notre directeur nous amenait à l'École
Normale où les élèves maîtres nous faisaient chanter
la Marseillaise. Un normalien nous avait même appris "marchons dans
le vent" avec l'accent du midi et nous chantions comme lui. -----Nous
avions aussi droit à des promenades sur la route de Beni-Messous où
nous devions mesurer la distance parcourue avec une chaîne d'arpenteur.
D'autres fois nos sorties nous amenaient vers l'observatoire de Bouzaréah,
la marche était plus longue mais nous aimions bien ces activités.
-----A la boulangerie Torrès, nous achetions
les fameux petits pâtés à la "soubressade" et les
"cocas" ; leur fils avait eu la jambe coupée sous un bus en voulant
traverser la rue et plus tard leur boulangerie avait brûlé. -----Qui
se souvient du garde champêtre de Bouzaréah, Mr Gabasse, (c'était
un homme de couleur) ? Il y avait aussi un ami de mes parents, artiste peintre
de son état, Mr Oscar Spielmann : il avait laissé deux épreuves
de ses peintures à mes parents. -----Notre
page se termine pour aujourd'hui, merci. ============
-------Claude
Sanagustin (26/02/2004)
-----Je suis très émue de découvrir
ce site. Je suis une aérofrancienne née en 1945, ayant vécu
à Air de France de cette date à 1962. J'ai fréquenté
l'école mixte d'application et le CEG de Châteauneuf.
-----J'ai eu deux domiciles à Air
de France. De 1945 à 1953, j'ai vécu dans une maison qui
jouxtait celle des Gallouz, rue du Berry, en passant devant celle des
Ruiz. J'ai fait mes premiers pas dans la vie et à l'école
avec Tardiba Gallouz, née en 1944. Qu'est-elle devenue ? Tous mes
jeux d'enfant sont liés à elle. Je me souviens de sa maison,
où j'allais, de sa mère et de ses grandes surs.
J'étais aussi amie avec Marie-José Vila, tout en étant
en classe avec Suzanne Vila. J'ai souvent "goûté"
chez Marie-Jo. Sa tante était très gentille. Grâce
à Mijo, j'ai lu beaucoup de livres de la bibliothèque "Rouge
et Or". Nous sommes allées dans la même classe de la
6ème à la 3ème au CEG de Châteauneuf.
-----Je faisais les commissions pour ma mère
à l'épicerie "Nadal".
Je me souviens des petits flacons de parfum qu'elle nous offrait pour
"la fête des mères". Je garde un très bon
souvenir du chemin que je faisais pour aller à l'école.
Je remontais toute la rue du Berry, et au fur et à mesure, notre
groupe grossissait jusqu'a l'école. Je partais avec Tardiba, nous
prenions au passage Annie Suréda et son frère Jean, Marie-Jo
Vila et sa sur Suzanne et ainsi de suite...
-----Lorsque je lis la rubrique de Francis,
"la rue du Bourbonnais",
je la revis. C'est beaucoup d'émotion.......
-----Mon père était artisan
menuisier à Air de France. De 1940 à 1953, il louait un
local, près de l'école, chez Mme Bourgeois. C'était
juste à coté de la marchande de bonbons. Puis plus tard,
il a fait construire notre maison et sa menuiserie, rue
du Vercors, sur le lotissement Bachelier. Mr et Mme Bachelier, grands-parents
de Charles Goujon étaient nos voisins. J'ai vécu de 1953
à 1962 à cette adresse.
Notre maison avait aussi pour voisins les Achour. Nous étions très
liés, les enfants ensemble, et nos mères. J'étais
très amie avec Nadja Achour, fille aînée de la famille.
Ils avaient une belle maison. Je pense souvent à eux. Que sont-ils
devenus ? En face de chez nous, de l'autre coté de la rue, il y
avait la maison de Mr et Mme Elie (Mme Elie était une fille Bourgeois).
Il y avait trois enfants : Claude Elie, fille aînée, René-Bernard
Elie (sur la photo de Mr Détrez), et Charles-Antoine Elie. Au bout
de la rue du Vercors il y avait la "DST"
-----En 4ème et 3ème au CEG
de Châteauneuf, j'étais amie avec Louis Ruas, frère
des surs Ruas. Qu'est-il devenu ?
-----Nous étions très liés
: Pâquerette Pageot-Benchoura, Claude Laforêt, Abdoun Fadila,
Ama Saliha, Jean-Pierre Loffredo, Francis Honoré( son père
avait de très belles serres de fleurs et cactus à El-Biar).
J'aimerais avoir de leurs nouvelles, en particulier de Fadila qui habitait
à Châteauneuf, et de Saliha Ama qui habitait à la
Bouzaréah.
-----Claude Sanagustin
============
-----Jocelyne
Sanagustin : Quelques souvenirs (19/02/2004)
-----Merci pour ton site. C'est avec grand
bonheur que je l'ai découvert sur "Algérie d'autrefois",
ensuite sur celui de Bernard Venis que je remercie au passage. En allant
sur "Google" je me suis rendue compte qu'Air de France existait
toujours. La rue du Vercors
est encore là (on doit pouvoir avoir un plan par la mairie). Ces
évocations m'ont replongée dans mon enfance que je n'ai
jamais oubliée.
-----Je me souviens très bien de Rachid Achour,
Abbad Mohammed, Alain Ordinez, Guy Olivès, Christian Nadal, Vitiello Nicole,
Fouzia Mouilah, ma grande amie J. Rémy... J'aimerais bien en retrouver
quelques-uns uns. -----Nous avons des photos
de classe, quelques photos perso. Nous allons essayer de regrouper tout cela.
-----Des précisions sur les photos de Guy
Olivès, le CM1 (58 59), ce n'est pas Mme Sarda. Je ne me souviens plus
du nom. Cette maîtresse a été ensuite mon prof de lettres
au collège de Baranès en 6ème et 5éme (60-61,61-62).
Cette photo a été prise à l'école en préfabriqué
de la Rue des Tourelles( deux classes de CM1 car il y avait trop d'élèves
à l'école en "dur").
-----Notre père, Sanagustin Julien,
avait une entreprise de menuiserie. Nous étions au numéro
2, rue du Vercors, à deux maisons de l'école. Du reste,
de ma cour, je voyais les fenêtres de Mr Chillaud. De la classe
de CM2, on entendait les machines de mon père, ce qui mettait de
mauvaise humeur Mr Chillaud. La rue du Vercors se trouvait à droite
quand on descendait la rue du Valois en sortant de l'école. Au
fond de la rue, au tournant, on voyait la caserne. L'arrière de
notre jardin donnait sur le grand parc planté d'eucalyptus, où
était adossé le magasin de Mme
Détrez. Dans cette rue, la maison n°1 faisait angle avec
la rue du Valois, et donc était en face du CM2. Ensuite au n°2
notre maison, au n°3 la famille Achour, puis le tournant. En face
du n°1, il y avait la villa aux bougainvillées qui habillaient
toute la clôture, puis la famille Elie. En remontant la rue du Vercors
on longeait, à gauche, l'arrière de l'école, puis
l'hôtel Benhaïm et à
droite le terrain vague où fut construite la Mairie annexe. Je
crois que cette rue s'appelait rue du Velay.
============ -----
Jocelyne Sanagustin : D'autres souvenirs (09/03/04) -----J'ai
d'autres souvenirs qui reviennent -----Après
le tournant, il y avait la maison de Mohammed ? Près de la D.S.T. habitait
la famille Vitiello (je faisais le chemin avec ma copine Nicole) et la famille
Sempere. En face, un peu plus loin, il y avait le bar -restaurant "la Côte
d'Or", tenu par Slama Salomon, racheté ensuite par la famille Goujon
et devenu le "New-Bar". La rue se terminait vers le parc Miremont.
-----C'est avec beaucoup
d'émotion que j'ai vu les photos de l'école. Je ne me souvenais
plus du garage des Bachelier. -----
Pour la rue du Valois, je me souviens très bien du magasin de Mme Détrez.
Nous y achetions toutes nos fournitures scolaires. A chaque "rentrée",
il nous tardait de renouveler notre trousse (je sens encore l'odeur du cuir),
avec mes surs, nous choisissions chacune à l'avance une couleur pour
la règle, le rapporteur, le porte -plume... Je prenais souvent le jaune...
C'est un de mes meilleurs souvenirs. Plus tard, j'allais y acheter des photos
de stars (entre autres celles de Romy Schneider) pour ma collection, avec l'argent
de poche que mon grand-père me donnait en récompense de bonnes notes.
-----Après le
magasin, il y avait la rue du Vivarais a gauche en allant vers la rue des Tourelles.
Un vieil olivier était planté au milieu de cette rue, nous l'appelions
le "marabout" car il servait à faire des offrandes religieuses
musulmanes, dans le tronc ou à côté. J'y ai vu souvent des
personnes âgées y faire des prières ; cela m'impressionnait
beaucoup ; je courrais en passant devant car mes copines m'avaient dit que l'on
pouvait nous jeter un sort. -----Après
la rue du Vivarais, on passait devant les cyprès (que l'on voit bien sur
la photo). Je ne pouvais m'empêcher de cueillir les fruits, boules vertes,
pour y planter les dents et goûter le jus acre (je me rappelle cela a chaque
fois que je vois un cyprès). En face il y avait un grand terrain qui faisait
angle avec la rue de Vendée (celle de l'école), planté de
grands arbres (des pins Douglas ?). Un jour, ils ont été abattus,
une sève rouge en coulait. Pourquoi ont-ils été coupés
? Je ne sais plus (pour faire l'église ?). -----
Merci à Viviane Détrez pour ses photos. ============ |