"Dimanche à Bouzaréah"
poème/histoire écrit par Robert VOIRIN
Nouvelle page mise sur le site le 26 octobre 2007
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DIMANCHE A BOUZAREAH
 


Avec le temps tout ne s'en va pas,
Nos plus beaux souvenirs sont toujours là,
Et si pour certains la nostalgie n'est plus ce qu'elle était
Pour nous elle combat l'oubli et ravive le passé.
Ainsi ce beau dimanche d'octobre en est l'exemple parfait.
Nous voilà partis tous les cinq chez notre grand mère
Qui aujourd'hui fête son anniversaire
Dans sa maison au dessus de Bab-el-Oued, à Bouzaréah
Où toute la famille réunie sera là.
La rue Réaumur et les escaliers du Cassis franchis
Nous nous retrouvons au milieu des figuiers de barbarie
Du chemin Sidi Ben Nour, pas facileà monter...
Mon père, suivi de mes soeurs, est le premier à grimper.
Grand marcheur, il reste longtemps en tête,
Ma mère me tire de peur que je ne m'arrête.
Les lacets se suivent et s'élèvent rapidement,
Nous nous retrouvons bien haut au bout d'un moment.
Soudain à un détour du chemin, c'est l'émerveillement
Mon père d'un large geste circulaire du bras
Nous montre le splendide panorama
Qui, par ce temps si clair, s'offre à nos yeux ébahis,
Nous ne devons pas être loin du paradis...
Tout à gauche Notre Dame d'Afrique éclatante sous le soleil,
Vue de haut elle paraît encore plus belle.
Tout à droite le cap Matifou là bas dans le lointain.
Devant nous la mer si bleue danse sans fin
Et termine ses pas sur les rivages de Saint Eugène
De Bab-el-Oued, et d'Alger, lumineuse dans son arène.
La tête pleine de ces belles images
Nous repartons et rejoignons la place du village.
Là se croisent des gens gais et bavards,
Au milieu d'un sympathique tintamarre.
C'est en direction de la forêt de Baïnem que nous allons,
Et nous voyons de loin notre grand mère devant sa maison
Entourée par toute la famille où règne une joyeuse agitation.
Elle me gratifie de son sourire un peu fatigué,
J'en suis sur, je dois être un de ses préférés...
Tantes, oncles, cousins et cousines, tout le monde s'est retrouvé,
La journée se passe dans la joie mais trop vite, et le soir est là.
On se sépare en riant dans un grand brouhaha,
Et déjà sur la place, on prend le bus de la Céféra
Qui passe devant le Beau Fraisier, puis continue en direction
du Climat de France et du Frais Vallon,
Et tout en bas il nous dépose en vue de la Place Dutertre et de la Bassetta.
On passe devant le cinéma le Rialto
Je vois qu'à l'affiche, c'est un film de Zorro,
J'irai le voir sûrement mon grand héros !
On continue, mais la rue Réaumur n'est plus très loin à cet instant,
Boulevard de Champagne et rue Cardinal Verdier je devance mes parents,
Nous arrivons enfin chez nous, fatigués mais tellement contents
De cette belle journée dont on se souviendra longtemps.

poème/histoire écrit par Robert VOIRIN
(transmis par Henri Lazaro)

 

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